A l'appel de como un pulso nuevo - version traduite - A feu et à sang - Jean-Marie Loison-Mochon

Vos y yo – V – version traduite

Toi et moi, vos y yo, on se voulait, ce soir-là mais aussi en général, et on n’arrivait pas à s’avoir vraiment. Mon absence dans cette avant-dernière fois, je ne sais pas… tu sais, quand j’étais au-dessus de toi, j’ai jamais su comment faire. Aller vite, te donner du plaisir, prendre le mien. C’est comme si, quand tu arrêtais de me couver, que tu me laissais carte blanche pour me montrer, te montrer ce que je veux ou qui je suis, je ne… savais pas, je ne savais plus. Ça sonne bizarre, hein ? Avec ce que j’attendais de toi, de nous. Me laisser faire, me toucher les fesses, me mordre les seins, ne pas faire beaucoup plus que te donner à moi, je sais que c’était aussi une nouvelle manière d’être tendre vers moi. Or moi mon désir, il montait quand le tien montait, et aussi quand tu ne me laissais pas le choix. Alors, cette avant-dernière fois entre toi et moi, entre le doute, le sang, cette position, ta tendresse, je crois qu’il y a un peu des raisons de ce que je m’ai perdue. Je ne sais pas composer avec tout ça. Je ne sus pas.

Toi et moi, il a manqué un peu ça des fois. Et je ne le dis pas pour te faire mal, mais aussi pour toi. Tu me faisais l’amour si lentement, si tendrement. Si tendre ! Et j’ai aimé, des fois. Souviens-toi, de cette fois à Brest. Moi adossée contre le mur, et toi qui venais, revenais, tu venais, revenais. Et chaque fois en moi, des spasmes. Oui je me souviens bien, lent, tendre et profond. Des spasmes, tu venais en moi et il n’y avait pas cet espacement de l’avant-dernière de de toi et moi, le soir du Nouvel An. Ces spasmes… je m’en rappellerai comme aujourd’hui, dans les froides montagnes où nous sommes. Ce n’est qu’un détail. Ne viens pas me chercher, quand bien même tu devinerais. Nous serons déjà partis. Mais moi je sais, que ces spasmes ne partiront pas de ma mémoire et je sais, que je vais rester longtemps, dans celle de ton désir. Car tu aimais me voir trembler un peu quand tu venais en moi. Alors pourquoi, toujours si tendre et si lent, mon beau ? Peut-être que cette première fois, le 31, tu aurais aimé déjà, avant même l’autre des minuits, un peu plus de vitesse, de sauvage. Je dis pas que ça nous aurait sauvés mais peut-être que tu m’aurais étourdi le corps mieux, que dans cette douceur qui t’a trop définie. Car je sais, et j’ai su à minuit, qu’il y avait un autre en toi. Trop tard peut-être mais c’était pas si mal, aussi. ¡Ne crois pas! Que j’attendais un mâle, un vrai. Quelles bêtises ces mots. Mon chat noir, moi ce que je voulais de toi, c’est que tu es animal si tu le voulais, mais que tu es toi surtout en toute circonstance.

Je sais ce que tu me diras, ce que tu me diras c’est que, pourquoi je ne l’ai pas pris moi-même, ce désir plus vif ou plus… brutal ? Eh bien… je ne sais pas, peut-être que j’avais peur de te brusquer, dans ta douceur. Je sais, j’ai vu, à minuit, que non. Finalement que j’aurais pu t’avoir comme ça… peut-être que ce sera un peu un regret. Mais c’est vrai aussi que moi je ne sais pas vraiment le faire. Malgré mon audace -tu te moques en lisant, je le sais– je ne sais pas inventer ce sauvage. Il faut que ce soit l’autrequi me le donne, qui le prenne. J’ai aimé, qu’on se prenne comme à minuit, j’ai aimé qu’on se prenne au jeu, à feu et à sang.

J’aurais aimé que je l’apprends avant, ce côté de toi. Tant pis. Avec d’autres, j’espère que j’aurai de nouveau ça, la douceur ou le sauvage. Et j’espère surtout que toi, tu sauras le prendre avec d’autres. Ça m’excite presque de t’imaginer. Toi, cela te blesserait, de m’imaginer. Mais prends-le d’elles ! Donne-leur. Prends ce que tu veux du monde, mon beau : sois toi-même. Je sais, je sais… je sais bien, que mes peurs t’ont freiné. Apprends de ça alors, de toi et moi. Et va, le sang froid, le sang chaud : sois toi-même en toute circonstance dans le futur.

Ensuite, dans la soirée… je sais qu’après je t’a paru encore plus étrange, distante. C’était pas volontaire, non plus. Je me sentais perdue, plus encore que je me perds dans ces pages que je n’arrive pas à finir pour toi. C’était comme le sexe juste avant, je n’aurais pas su finir pour nous, il fallait que ce soit toi. Je sais qu’on a tous les deux eu des absences, moi peut-être plus, je ne sais pas. Je ne veux pas compter. Mais je sais qu’il y a des fois, j’avais l’impression que je ne savais rien te faire avec mes mains, mon sexe, ma bouche. Tu étais comme de glace même si ton sexe disait de fer. J’ai jamais trop compris ta manière d’être dans le sexe, en fait. Des fois tu étais comme une étoile, beau comme un ciel très loin, mais le corps froid. Et puis tout à coup, tu surgissais. Tout à coup ! tu te mettais à rire et rire, et tout finissait. Je voyais pas venir. C’était comme… c’était comme si tu vivais dans un monde parallèle, parfois. Et ça m’a fait… bizarre, des fois. C’était étrange, oui. Ça m’a déstabilisée, aussi. Je sais que j’étais pas tout le temps… détendue ? Comment on dit déjà ? Relâchée ? Détendue ? Enfin ! Mon désir te voulait, le tien me voulait. Nos corps se disaient ! Mais c’était comme si on parlait pas la même langue tout le temps. Peut-être que j’avais appris la langue d’autres hommes d’avant, et que j’aurais pas dû la chercher chez toi, mais me dire que tu étais différent. Juste différent.

Toi, aussi, des fois je me disais que tu devais me regarder en comparaison des autres femmes que tu as eues. Toi qui en plus en a eues plus que moi, d’hommes. Alors peut-être que moi je te donnais une impression étrange. Tu me détesteras peut-être de ça mais j’ai beaucoup lu ton carnet en cachette, et je me souviens d’un passage où tu écris sur une fille… Angella ? Je crois. Un matin tu étais occupé, et dans ton dos je lisais ton carnet, caché dans un livre plus grand.

Et j’ai lu ce que tu avais écrit, qu’elle désirait la violence des hommes et que toi, tu voulais pas donner ça, que c’était pas… ton goût. Peut-être que cette fille, elle avait eu des problèmes et que son désir il… prenait cette forme ? Mais tu sais, le mien il était fait un peu de ça aussi. Pas la violence, mais de sentir que… que tu ne me laisses pas le choix oui. Ça me plut quand… quand j’étais au-dessus de toi et que tu me tenais, par les épaules et que tu venais. Et moi je voyais que tu aimais aussi alors, dis-moi pourquoi pas plus, pas plus souvent ? Si respectueux. Avec moi tu sais, c’était pas irrespectueux de venir comme ça. C’était… de la densité. Une danse des corps, un autre rythme. Il faut que tu te autorises ! Que tu te autorises à ce que ton désir, il prend la forme que il veut. Tu es libre, Jules. J’aurais aimé que tu es libre avec moi tout le temps. Mais je sais bien… que quand j’étais perdue, tu te perdais aussi. Tu me donnais beaucoup, en ce qui concerne l’attention, l’écoute, ou en mouvements. Peut-être que c’était… trop.

Comme cette lettre, trop. Trop longue ! Mais je ne veux pas partir. Je sais, c’est un paradoxe, puisque j’ai parti déjà…

 

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2 années il y a

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