Vos y yo – IV
Cela fait un mois ahora, que j’ai parti. Je sais, c’était si confus. Cette dernière nuit, ce matin-là. Ça a été comme… comme toi et moi en fait. Comme d’habitude je doutais de revenir mais j’avais envie de revenir, à toi. Et quand je suis revenue, je me suis sentie rassurée, d’avoir décidé de revenir. Tu ne me donnais pas une confiance totale, de la vie, del futuro contigo. Mais ce soir-là quand t’as arrivé, j’ai senti de la sérénité, dès que j’ai vu ton visage, dès que tu m’as prise dans tes bras. C’était divertido, non ? De passer ce soir-là au bord de l’Erdre ? Enfin, amusant… je sais que tu dirais que tu souris jaune, mais que t’es chat noir. Je te connais mon Jules ! Enfin « mon » … pardon. Tu es à toi-même, et libre de te donner à qui tu veux. Mais ce que je veux dire par drôle, c’est que la ville où tu m’as vue la première fois, Zaragoza… César Augusta. Tiens, mira vos ! C’est rigolo ça aussi : César Augusta, « c’est ça Agustina » t’as vu ? C’est toi qui m’as ouvert les mots dans la tête, maintenant je les vois partout, tout le temps. Et ça fait que je perds plein de temps et que je fais des phrases tout le temps ! Tu m’as contaminée Jules.
Allez. A Zaragoza, y’avait l’Ebre et là pour el ultimo día de notre dernier mois de notre dernière année, on est revenu au bord d’un cours d’eau, on est revenu près de l’Erdre, à Nantes. Y’a des airs de ressemblance, tu trouves pas ? C’est comme une fois, quand on a regardé la Penfeld desde el puente. Qui a l’art de… de l’Harteloire ? De l’art de luire ? Jules, ves ! Tu as tellement déformé les mots que j’ai jamais su lequel il est le vrai. En todo caso, tu avais dit quand on a quitté le pont et qu’on allait faire l’amour dans ta chambre magmatique… tu me déshabillais, tu descendais le long de mon cou, tu embrassais mi pecho, mi seno… et j’aimais quand… et puis tout à coup tu as rigolé ! Juste une fois et tu as dit « de la Penfeld à toi et moi ici, la nuit rentre dans son lit ». J’avais rien compris ! Et tu as pas voulu m’expliquer ! Au début j’ai cru que tu m’as dit « la nuit rentre dans son livre » et… maintenant je comprends la phrase je crois.
Mais quand tu venais en moi cette nuit-là, j’arrêtais pas de me redire ta phrase Jules !
Mais maintenant, quand je repense en Zaragoza, Nantes, l’Ebre, l’Erdre, le premier jour, la dernière nuit, je me dis aussi que notre nuit, elle a rentré dans son lit. L’écho, a veces, ça fait mal mais a veces aussi, c’est lindo je trouve. Je suis désolée, je passe encore du temps à faire cette page, mais je crois que c’est aussi parce que j’ai peur de raconter cette dernière nuit. Me quema, Jules, elle me brûle et j’ai peur de l’approcher. Je me dis que si je te l’écris, la lettre va finir et peut-être…. Quiza que c’est la dernière fois que je me adresse à toi.
Mon français fatigue, es un desafío écrire toute une lettre en français. Et écrire cette nuit aussi, peut-être. Une nuit et un matin étranges. Ya sé, ya sé…
L’Ebre et l’Erdre… des rivières jumelles de nombre moi je trouve que c’est très beau et amusant. Pour la première et la dernière que l’on s’a vu. La première et la dernière fois.
Empiezo con cette dernière fois. Eso me da temor, Jules… mais je veux te l’écrire, car ça me fait sentir encore proche de toi un peu. Et je crois que comme d’habitude, on a les mêmes moments mais pas toujours avec la même… le même tiempo, on l’a ressenti en décalage.
Je le dis, de nuevo, quand tu as arrivé avec moi ce soir-là, me sentí rassurée. Je voulais que ça peut continuer toi et moi, même si je savais qu’il faudrait que je pars au moins un temps pour… et puis passer el Año Nuevo ensemble, on l’avait prévu alors même si c’était pas dans cette ville d’abord, c’était el calendario. Et moi je suis como la luna, tu sais. Je suis audacieuse, j’ai de l’éclat mais je montre mes visages les jours que j’ai prévus, les jours que je dis. Je sais que tu t’aurais moqué de moi, et que puisque le lendemain on s’est quitté après el abrazo, après l’étreinte, c’est très extraño, bizarre. Que j’aurais pu savoir que je voulais que ça finit. Et que c’est un peu ridicule de avoir maintenu la soirée juste parce que on avait dit qu’on la passait ensemble. Mais non Jules, je savais pas. C’est sincère.
En tout cas, au début, tu as dû croire que j’étais distante quand même, je sais que j’avais l’air agitée mais on me prestaba cet appartement, et je voulais qu’il soit habitable pour nous pour la nuit. Et puis il y avait ce chat… Ya sé, ya sé. J’aime beaucoup les animaux tu sais, peut-être même que des fois, c’est comme une diversion, je leur donne du tiempo et de l’attention, parce que je suis perturbée par l’affection que tengo, pour les autres. Je sais, je sais, je suis bien consciente de ça. En tout cas ce chat noir, il nous aura bien embêté, hein ? On peut en rire maintenant mais la noche a été bien bien penosa avec lui qui pleurait, pleurait ! Je m’en veux de me être énervée contre lui, il se sentait juste seul et pas dans la confiance avec nous.
Quand tu as arrivé, tu as bien vu que je courais partout, alors tu as été gentil encore, et tu as pas voulu en parler. Tu as juste été voir el gato, fait semblant que j’étais pas loin, en pensées. Pourtant je te le dis, j’étais rassurée que de te voir je voulais… encore te voir. Avec la fin je sais, je sais, c’est si difficile à comprendre pour toi sûrement. Tu disais souvent qu’à chaque fois qu’on se retrouvait, tu avais l’impression que c’était la toute première fois que on se voyait, qu’on avait ce petit truc de pas savoir comment se comporter, quoi dire, que faire. Mais ça, après avoir caressé le chat qui se cachait dans les coussins du canapé, tu l’as annulé, fait disparaître et tu es venu me chercher au bout de l’appartement, où je ne faisais rien de importante mais… oui l’important c’était d’être avec toi. Et tu es venu me le montrer. Tu m’as pris dans tes bras, et tout de suite, le malaise, todo. Se fue. Cette première étreinte, elle m’a donné envie de l’après.
Même, elle m’a donné envie de toi, très vite. Si vite ! On aurait dit le même moment que la fois d’avant quand on s’a vu, j’étais revenue chercher quelque chose chez toi, et on s’était étreint. J’étais trempée de toi ! Et toi t’as joué, tu as dit qu’il fallait que tu partes alors que je suis sûre que c’était pas vrai ! J’avais plus que à retourner dans la rue avec toi et trouver un endroit pour me changer… mais ce dernier soir, il n’y a pas eu besoin de ça : on a repris là où on s’était arrêté, et tu m’as déshabillée… il y avait le sang, déjà. C’est important de le dire tu sais, parce que je étais pas… c’était pas habituel et je n’ai pas connu beaucoup d’hommes alors oui, pas habituel. Tu m’as dit que tu t’en foutais, que tu me désirais, et ça m’a donné confiance, de relarjarme.
Des fois je me dis et me redis qu’on faisait beaucoup l’amour, et que cette avant dernière fois, elle était aussi un peu ça : au-delà du castellano, du français, on n’avait pas toujours le langage pour se parler, on n’arrivait pas à s’atteindre. Me dirás que je gardais une distance, et que c’est ça qui bloquait beaucoup de choses. C’est peut-être vrai. Alors dans cette situation, on en venait a las cosas la plus élémentaire, et qui nous liait, nous demandait de nous revoir, le désir, les corps. Je suis complètement de acuerdo avec toi : c’était irefutable. Et je suis d’accord de quand tu disais que mon désir pour toi, il allait plus loin que l’attirance physique, et lo mismo le tien pour moi. Ton corps, c’est vrai ce que je t’ai dit une fois, c’est le plus beau avec lequel il m’a été donné de coucher. Pero je suis bien consciente que le désir que j’ai pour toi, il n’avait pas que ça pour origine. Tu diras que j’ai pas voulu creuser, que je suis toujours partie y repartie avant. C’est vrai, c’est faux, no sé, je ne sais pas. Je ne dis rien, je crois que je ne comprends pas, que no entendéré avant très longtemps.
Comme je n’ai pas compris non plus pourquoi, dans le lit ensuite, je me suis sentie… perdue, dans cette avant dernière fois de nous. J’essaie de m’imaginer, dans ta place à ce moment-là… je sais que je me répète beaucoup en esa última… puta carta mais c’est que je dois l’écrire en plusieurs fois. J’y arrive pas autrement et même, j’arrive pas à aller au bout d’une idée. Il me revient toujours un morceau après, ou quelque chose que j’ai envie de redire ou dire autrement parce que je l’ai pas bien dit avant… je veux pas que ça finisse. C’est peut-être la meilleure explication.