Vol pastel
Baie vitrée pas bien loin d’une plage
Miroir des termes ou détermination d’un reflet
Plage vitreuse du ciel violacé
Pas bien loin des baies d’ici
Miroir, miroir, que dit la violence en ces lieux
En moi ou au ciel, des couleurs passant le jour par le fil
Le crépuscule et ma fougue, mes morts intérieures
Mes morts intériorisées, pour une encore obscure renaissance
Où guette la nuit, de mes visages m’apparaissent
Comme de ces vols qui viennent à moi, m’apaisent ?
Ma prise de quelques signes en fuite
Dans la baie vitrée, babillages de quatre ailes
S’éloignant de ces contrées comme pour mieux leur parler
Pas bien loin d’une plage, mais si du soleil qui s’en va briller ailleurs
Témoignant de mes pensées, deux mouettes ou oiseaux marins s’élancent
Et l’un décroche, dévie, s’en va
Quand l’autre, dont l’envol n’avait pas prévu cette voie
Hésite puis repique, en voyant cette âme partir
A terre ou on ne sait où ; on ne sait rien
Signal envoyé à mes pensées, que ces aires-ci demandaient départ
Et des ports et des mers, Atlantique, Iroise ou Manche
Non pour changer mais pour migrer
De mélancolie : cette ombre aux lignes à relire
Non passades portant sur du passé mais joies
A polir comme un souvenir ou un futur, à partager
Il y a passage et s’échouant puis se reprenant
Ces chants des ailes montrent que le monde est beau libre
Seul ou ensemble mais embrassant qu’il n’est pas
D’âge pour aller ou faire erreur
Et qu’errer fait salé le théorème
De tout un rythme dont rebalancer
Comme au cérémoniel du soir qui n’est pas stèle
Mais siège d’une naissance nouvelle
Jean-Marie Loison-Mochon