Vendée Globe 2024 | Mardi 26 novembre 2024
Si l’on démet le faux pour rétablir le vrai : croyez
Qu’ils ont la foi plus que l’humeur mauvaise et pesante
Si l’on joue au pâle mendiant de vent, on va plein Est pourtant
Ne lisez pas trop les prédictions : l’hélice est prête à carburer
A élire ses trajectoires trouvées, tournant aux risées forcissant
Il y aurait comme une farce dans son « 18 percents »
De tout défaitisme le sang est apuré, le sens bien déterminé
Il faut défaire les simagrées de petite plante ou d’araignée qu’on héberge
En soi on ébauche déjà des idées pour les heures de cimes à grimper
Il faudrait faire abstraction des gréements modestes, en voiles ou paroles
Car ils partent au loin, sachant n’avoir fait qu’un cinquième
Des forêts de distances vont s’estomper peu à peu
Et quand ils ou elles seront devant, nous saurons
Nous être trompés les croyant, aux heures les plus résignées
Off the race : il n’a pas dit
Ses dires étaient « 18% of the race »
Et à ce jeu de semer le trouble en le feignant
Solo 15 días de regata, et tout ce qu’on bluffe
Tout se comble et tout poursuivant se double
Car on n’enterre personne en mer, pas même le plus innocent
Car oui c’est par éclairs qu’on peut briller
Et l’on s’affaire du mieux qu’on peut !
A faire comme si l’on n’avait pas les clefs, pour ceux
Qui se risqueraient à épier une image, une voix lâche :
C’est-à-dire relâchée quand ils se trouvent bien dans le sillage
Qu’ils couvent avec retrait, distances qu’ils couvrent pourtant
Au près, au portant, en arrière mais vigilants : alléchés
Car si l’occasion se présentent, ils iront
Après avoir simulé, ils sauront aller jouer
Quittant ce ronronnement malicieux, pour s’en aller chasser
Il ne s’agit pas de savoir si malice il y a
« Je fais une micro-pause » à voir la mer et le ciel
Elle ne s’assagit pas, coureuse
« Je ralentis le bateau de 10 nœuds »
Ce qui jaillit là dans son œil dit
« cette couleur de la mer »
Et tandis que ça tartine, l’un parle de déconfiture
Ironie sous le refrain du navire bondissant
Sur la base de ces conflits durs, entre coque et mer
Puisqu’à l’avant l’on va, vrombissant
Savamment l’on continue de s’avancer
A « savoir vivre comme un singe… »
A danser d’un filin à une cordée
« … accroché aux branches »
Le corps déguste et c’est pareil pour tous, devant
Certains navires gémissent un peu
Hier « une voie d’eau » une trappe arrachée
« J’ai mis du balast arrière pour ne pas planter »
A la recherche du meilleur équilibre
Hanté par le retard ou le duel qu’au-devant ils livrent
« Trying to find the balance »
En tête ou à peine après, tout se paie néanmoins
« j’ai perdu un peu de temps hier »
Flying too fast, le bas lance un peu
« je me suis arrêté deux heures » et sur l’arête est-ce ?
Une bascule ou un contretemps
« j’ai perdu 40 milles » and some rest
On craint que tout s’accumule par trop
Que les écarts se démultiplient, par trois et plus
Et puis « je suis allé flirter un peu trop … »
Ces conditions, faut-il le dire ? sont charmeuses
A remuer sans cesse « avec la limite de la dépression »
Autrement dit, un peu moins de nœuds « un peu plus nord »
Un peu plus loin « the wind is back up »
Personne ne protège leurs arrières et l’on se méfie des recules
« The small sails up » à rire et se taquiner « still a bit wet »
A se carapater ainsi, certains savent sinuer mieux
« I’m in the right pack » c’est un fait en ces lieux
C’est infernal presque acculés de fatigue et de sauts
« Si une cassure s’est déjà amorcée » peu de doutes
Le peu qu’on soutire en ces heures, en distances
Plus loin s’étirera « dans des vents soutenus »
En césure, ellipse ou saut dans le temps ?
« se caler en bordure » et s’y tenir
Sous des tenues plus chaudes, en Antarctique
Ils cherchent à s’éclipser, saouls dans le vent
Genre d’ostracisme dans toute avance prise
Quand d’autres, sous des élans moindres tempèrent
A l’isthme d’une dépression mais se souhaitant celles australes aussi
On ne se ralentit pas et le désir commente
Ceux qui commettraient presque des excès, à des vitesses…
Tous voulant « commencer les grandes glissades vers le Sud »
Sous « des vents générés par la zone fermée »
Tous les écarts pourraient s’adonner à s’affoler
A dégénérer en vue de « cette fameuse couronne imaginaire »
On court et ne se déclare jamais arrivé
Les mages irradiés d’airs se satisferont du nouveau tracé
De nouveaux passages autorisés, où siffleront les éléments
Et les manques ou handicaps alors : à masquer ou s’en moquer
In that race on n’ira pas sur la berge mais, à ce qu’il paraît
« les icebergs et growlers se situent assez loin »
Les skippers laisseront leur vigilance s’en assurer
Quand un autre joue tout bonnement à se balancer
« faire la réparation dans les airs »
Un autre flou : peut-on réparer les nuages ?
Ascension faite « sur mon J1 »
Un peu casse-cou « pour une petite déchirure repérée »
Observation ici : parallèle au microcosme d’une voile
Certains fléchissent et se susurrent se faire distancer
Comme une cassure que la course ou le cosmos choisissent de dispenser
Jean-Marie Loison-Mochon