Signes volatils

Un merle au portail

A l’abri du vent près des haies

Mélange d’exploration et de craintes

Franchissement ou envol, sur le pas ?

Dans les herbes embourbées, lui ne pèse rien

La croissance de son mouvement ne dépend pas du sol

Des pesanteurs du monde d’ici, qu’il fréquente

Au portail, hésitant à entrer

Ou plaisantant qu’il n’y a pas de récit à se faire

Que cette ronde est à l’air, que le portail est sans signifiant

S’immisçant sur la sphère quand l’envie lui dit

Départi des signes volatils qu’on fonde sur lui

Quand la brise lui dicte, seule

Que cette ligne sur laquelle il miroite, noir

N’a ni Nord ni sens ni rien

De la moiteur du choix à faire

De ce que les humains distants échafaudent

Sur lui, sur la course que des yeux lui flairent

Les fleurettes dans le vent lancent des regards

Mais pas même l’herbe ne les perçoit comme tels

L’effarement tient-il seulement à ceux qui se le font ?

Ou les perceptions auraient-elles parfois raison ?

De briguer une profondeur supplémentaire

Comme à débrider la portée des saisons, l’ampleur des durées

Quand au petit empereur des fourrés

Il s’est envolé

Jean-Marie Loison-Mochon

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