Omnia vincit amor - Crépuscule d'un cycle - Jean-Marie Loison-Mochon

Omnia vincit amor

Ce que me réserve la nuit

Je persévère à ne pas savoir

Ma lave, ma sève est au noir dans des entrailles

Au noir encore, le corps en crépuscule

Mon allégresse est une bande, un groupuscule

Je la déroule, y digresse, m’articule

Je déboule ici dans Brest, et ma vie culmine

A la foulée je véhicule mes souffles sous côtes

A en essouffler le sentier, qu’il balbutie la nuit

A un bal de si loin en moi, je danse sur la côte

Au balbutiement de la nuit, un mouvement de providence

Mon pouls s’emballe et cimente un immatériel

Je dissimule sous le réel, je dis cime et la lave monte

Je m’y assimile et mets le doigt

Sur ces mille parallèles qui s’amoncellent

Je dissimule sous le réel, mais j’écume en semonces

En ce monstre d’allégresse, au crépuscule

J’y véhicule ma réalité et m’y empresse

Je ne veux plus m’aliter, d’ici la mort

Je suis ici pour me dissoudre, en allégresse

Et d’ici la Grande et sûre, je veux mordre

Me répandre en des milliers de morsures

M’éparpiller et prendre, pour donner

A la vie, à l’amour, à la mort, pardonner

Je pars dans des méandres de mots…

Mais je m’enduis à part du temps, de flots de lave

J’ai la virulence de la volonté

J’ai la vacuité de celui qui veut se lancer

Dans le vide je suis une montée

Dans l’abondance, une lame qui veut s’enfoncer

Je fais un bond dans ce passage risqué :

A cette crête à l’air frisquet, je dis :

C’est peut-être vain mais

Que l’amour vient toujours, s’étendre

De janvier à mai, de juin à septembre

Dans tout mois et même novembre : s’étendre

Au vent il embrigade : ebriedad

Nos vents bruissent à condition que l’esprit, puisse

A l’air frisquet je risque un :

D’abord l’amour de soi

Crépusculaire, l’amour vient toujours

C’est presque l’air : l’amour vainc toujours

C’est presque là : l’amour de soi

La fresque en lave ou en magma

Fresque à l’éruption, d’un magot de joies

Folle irruption, amas de scories

L’amour déçoit ? L’amour déçut ?

Carambolage et fusion, des scories d’autrefois

Des tréfonds le rire, une éruption

Au fond, l’amour de soi vient toujours

Parfois l’amour déçoit, diffuse

Sans effort et sans ruse, l’amour revient toujours

L’amour déçu est un amas au futur

Un magma de confettis et turbulences

De laves et futures brillances

A la faille évanescente on culmine

L’amour accule en soi

L’amour de soi n’est pas vain

Combien de cycles et bascules ?

En soi longtemps l’on n’entend rien

De soi l’on tend une main, maculée de lave

Et de là vient vers soi, celui ou celle

Du crépuscule à la nuit, ce ciel nouveau

Sous la voix du vent qui se répète, qui se rappelle

Qui dessous en appelle, à cette turbulence de tempête

 

Jean-Marie Loison-Mochon

Crépuscule d’un cycle

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