Fragment 36 – Maillage
Dans une Pâques de Presqu’île
Rescapée de mes tournis, elle m’accueille
Au fond ce pourrait presqu’être elle
Pensifs de vin nous fondons, et j’oublie ces écueils
Ecoulant nos sangs dans les mêmes ailes, par union
Abandon de papillon, j’y mobilise ce qu’elle recueille
Un don de bandit : j’en prends des lampées pour la soif
Noir d’oubli, j’immobilise mon inconscient
Oubli des mois, oubli d’elle qui dans le passé s’enlise
Intarissable soif, les bris de la nuit s’y disent sereins
Résonnant de la fusion de nos reins qui s’électrisent
Sur ma peau passe encore le courant d’air de cet endroit. Au bout d’un genre de monde très civilisé, quoi de plus normal que l’air même manque un peu d’être hospitalier ? Nous controns cet effet, par du vin et du corps. Je te parle et tu cours après mes paroles, comme si j’étais professeur. Or je ne professe rien, je suis juste là, sous la Lune et les pins, et le vin de ce soir. Oui mes paroles sont vaines mais t’enivrent. Moi je dépasse ma paresse et réponds à tes questions, celle qui suggèrent l’après. Mes paroles s’édulcorent, s’annulent, fondant dans mes pensées. Nous sommes passés nus en un instant, pour une instance qui saura durer. Ton plaisir me questionne, me réclame, récite un peu ses gammes. Je te veux femme et non appliquée. Je veux que tu ne m’expliques rien mais prenne la traîne de notre étoile. Mariage du vin et du sexe : maillage d’ivresses. Je sens la vérité de l’inconscient, qui s’amorce en moi. Tu me veux ? Mon aura surgit, de mille passés, d’étreintes étoilées, des trains ternes de larmes, de sels féminins. En somme je suis la boîte, tu es Pandore. D’homme je passe à suie, et la suite t’enlève, t’emporte. De sensations je ne sais même pas, je m’essaime à la frontière du vin et de l’ivresse, de ce mur et de ton corps. Mes leçons me susurrent que je devais avoir honte. Mais ce qui fond sur toi est un couloir dans la suie, une absorption totale. Mon corps a le cran de briller comme je ne sais pas le faire, de m’annuler dans ton abandon. Notre nuit a l’abondance de quelque chose dont elle seule sait le nom. Car demain toi et moi ne saurons mettre qu’un mot dessus. Oui, après l’abandon : l’oubli.
Dans une Pâques de Presqu’île
Rescapée de mes tournis, elle m’accueille
Au fond ce pourrait presqu’être elle
Pensifs de vin nous fondons, et j’oublie ces écueils
Ecoulant nos sangs dans les mêmes ailes, par union
Abandon de papillon, j’y mobilise ce qu’elle recueille
Un don de bandit : j’en prends des lampées pour la soif
Noir d’oubli, j’immobilise mon inconscient
Oubli des mois, oubli d’elle qui dans le passé s’enlise
Intarissable soif, les bris de la nuit s’y disent sereins
Résonnant de la fusion de nos reins qui s’électrisent