Les vagues rivalisent depuis l’début
Pour un écho à La rivalité des vagues de Crépuscule d’un cycle
Le silence et l’absence ça tue
Ça tu l’sais, ça on l’sait : viens on s’serre ?
Y’a pas d’science : y’a du sens
Ça tu l’sais, ça on l’sait : mais on s’perd ?
A la rive hier, on s’lèse sous sexe
A l’arrivée, puis les yeux d’minuit
Les yeux d’minuit nous exposent
A la rivière d’une nuit, deux silex
J’arrive et rien, deux pierres sans extase
A minuit on y r’vient
Puis nos deux peaux s’abrasent
Sous tes paupières j’navigue à vue
S’étendre, j’ai beau… j’y erre et
C’est tendre, c’est beau : embrasure
Ces temps-ci j’navigue à vue
J’ai pas d’sextant tu sais ?
Le sexe tendre t’ennuie ?
Tant d’nous s’y dissimule, mais pas que
Tends-nous la cime, l’émulation
En nous l’émulsion, à feu à sang
En nous les pulsions, mais pas que
De toi parfois j’ai pu’ l’son
Puis tout flamboie, j’ai pu’ c’goût
Oui tu flamboies, j’reprends l’flambeau
Flamme en toi, moi ?
Femme en moi, toi sous aura
Crois-moi maintenant, j’suis dans d’beaux draps
Car j’ai beau draguer l’sens, j’vois pas
Y’a pas qu’les sens, y’a la vague
La vague intérieure ou l’essence
Mais y’a rivalité, déliquescence
Rivalité des vagues dans l’sensuel
Dans l’sang tu erres, dans l’sans tu flambes
Dans l’sanctuaire, j’nous y enjambe
Et j’en bois tout l’éphémère
Quitte à en boîter du cœur à l’air de d’main
SI on s’quitte, à la butée d’ces corolaires
J’veux en garder encore l’air, le sens
En garder l’air ou l’sens, même vague
Et retarder l’arrivée d’la vague
Et t’regarder, y river ma vue : voguer
Qu’la rivalité des vagues s’épuise
Qu’le rêve ait les traits groggy
Ou qu’la trêve s’en amenuise
Le silence et l’absence ça tue
Ça tu l’sais, ça on l’sait : viens on s’serre ?
Y’a pas d’science : y’a du sens
Ça tu l’sais, ça on l’sait : mais on s’perd ?
Qu’l’attrait s’amenuise ? Chais pas
A minuit c’moment, ces teintes
Et c’matin sans mot : c’t’étreinte
C’est teinté d’vague et d’flou
T’est-il tentant d’voguer en nous ?
T’est-il tentant d’voguer sans nous ?
Tu m’es île mais les vagues rivales…
Les vagues rivalisent depuis l’début
J’les égale et nous irise, toujours debout
On s’régale, comme deux prises
On s’étend, on s’étale ? Méprise
On s’entend, on sait tout l’lien
Mais on s’étale sous l’eau du vague
On sait tout l’bien, j’me fous du mal
On s’fait îliens, j’me fais du mal ?
On s’fait du lien, forme d’archipel
Mais là chais plu’, à tes joues
Tes joues qui perlent, chais pas
Si elles s’déforment en larmes pour nous
Si elles reforment ces vagues, ces flous
Ciel d’effets sur île en vue
Cils défaits, subtile bévue ?
Tes yeux suent-ils de nous ?
Surent-ils des vagues, mieux ?
Y m’subtilisent, comme les vagues rivales
Ces vagues qui m’vaporisent, m’éloignent
C’t’illusoire rivalité, d’leur poigne
Hier tu m’étais île au soir, deux teintes
Quand c’matin tu vois : j’m’empoigne
A plus savoir si futile ou fertile
Et les vagues m’avoinent comme ce jour-là
Et ma voie dans l’vague ne porte plus ?
J’te r’vois là dans l’eau, qui t’emporte au loin
J’te vois là dans l’eau, et la porte pas loin
Dans l’horizon d’tes yeux, j’me serai perdu
Dans l’horizon d’tes yeux, j’me serais perdu ?
J’me sens perclus d’mille vagues, d’idées
De mille vagues, rivalité
Démets l’vague et r’viens t’aliter
J’m’agite et à la fin chais plus
C’que cache le réel sous mes idées
C’qu’on signe ici, sans rivalité
Chais plus c’que signifient le sang, l’feu, les idées
Chais plus c’que signifie réalité
Le silence et l’absence ça tue
Ça tu l’sais, ça on l’sait : viens on s’serre ?
Y’a pas d’science : y’a du sens
Ça tu l’sais, ça on l’sait : mais on s’perd ?
Jean-Marie Loison-Mochon
A feu et à sang