A feu et à sang - Jean-Marie Loison-Mochon

Les vagues rivalisent depuis l’début

Pour un écho à La rivalité des vagues de Crépuscule d’un cycle

Le silence et l’absence ça tue

Ça tu l’sais, ça on l’sait : viens on s’serre ?

Y’a pas d’science : y’a du sens

Ça tu l’sais, ça on l’sait : mais on s’perd ?

 

A la rive hier, on s’lèse sous sexe

A l’arrivée, puis les yeux d’minuit

Les yeux d’minuit nous exposent

A la rivière d’une nuit, deux silex

J’arrive et rien, deux pierres sans extase

A minuit on y r’vient

Puis nos deux peaux s’abrasent

Sous tes paupières j’navigue à vue

S’étendre, j’ai beau… j’y erre et

C’est tendre, c’est beau : embrasure

Ces temps-ci j’navigue à vue

J’ai pas d’sextant tu sais ?

Le sexe tendre t’ennuie ?

Tant d’nous s’y dissimule, mais pas que

Tends-nous la cime, l’émulation

En nous l’émulsion, à feu à sang

En nous les pulsions, mais pas que

De toi parfois j’ai pu’ l’son

Puis tout flamboie, j’ai pu’ c’goût

Oui tu flamboies, j’reprends l’flambeau

Flamme en toi, moi ?

Femme en moi, toi sous aura

Crois-moi maintenant, j’suis dans d’beaux draps

Car j’ai beau draguer l’sens, j’vois pas

Y’a pas qu’les sens, y’a la vague

La vague intérieure ou l’essence

Mais y’a rivalité, déliquescence

Rivalité des vagues dans l’sensuel

Dans l’sang tu erres, dans l’sans tu flambes

Dans l’sanctuaire, j’nous y enjambe

Et j’en bois tout l’éphémère

Quitte à en boîter du cœur à l’air de d’main

SI on s’quitte, à la butée d’ces corolaires

J’veux en garder encore l’air, le sens

En garder l’air ou l’sens, même vague

Et retarder l’arrivée d’la vague

Et t’regarder, y river ma vue : voguer

Qu’la rivalité des vagues s’épuise

Qu’le rêve ait les traits groggy

Ou qu’la trêve s’en amenuise  

 

Le silence et l’absence ça tue

Ça tu l’sais, ça on l’sait : viens on s’serre ?

Y’a pas d’science : y’a du sens

Ça tu l’sais, ça on l’sait : mais on s’perd ?

Qu’l’attrait s’amenuise ? Chais pas

A minuit c’moment, ces teintes

Et c’matin sans mot : c’t’étreinte

C’est teinté d’vague et d’flou

T’est-il tentant d’voguer en nous ?

T’est-il tentant d’voguer sans nous ?

Tu m’es île mais les vagues rivales…

Les vagues rivalisent depuis l’début

J’les égale et nous irise, toujours debout

On s’régale, comme deux prises

On s’étend, on s’étale ? Méprise

On s’entend, on sait tout l’lien

Mais on s’étale sous l’eau du vague

On sait tout l’bien, j’me fous du mal

On s’fait îliens, j’me fais du mal ?

On s’fait du lien, forme d’archipel

Mais là chais plu’, à tes joues

Tes joues qui perlent, chais pas

Si elles s’déforment en larmes pour nous

Si elles reforment ces vagues, ces flous

Ciel d’effets sur île en vue

Cils défaits, subtile bévue ?

Tes yeux suent-ils de nous ?

Surent-ils des vagues, mieux ?

Y m’subtilisent, comme les vagues rivales

Ces vagues qui m’vaporisent, m’éloignent

C’t’illusoire rivalité, d’leur poigne

Hier tu m’étais île au soir, deux teintes

Quand c’matin tu vois : j’m’empoigne

A plus savoir si futile ou fertile

Et les vagues m’avoinent comme ce jour-là

Et ma voie dans l’vague ne porte plus ?

J’te r’vois là dans l’eau, qui t’emporte au loin

J’te vois là dans l’eau, et la porte pas loin

Dans l’horizon d’tes yeux, j’me serai perdu

Dans l’horizon d’tes yeux, j’me serais perdu ?

J’me sens perclus d’mille vagues, d’idées

De mille vagues, rivalité

Démets l’vague et r’viens t’aliter

J’m’agite et à la fin chais plus

C’que cache le réel sous mes idées

C’qu’on signe ici, sans rivalité

Chais plus c’que signifient le sang, l’feu, les idées

Chais plus c’que signifie réalité

 

Le silence et l’absence ça tue

Ça tu l’sais, ça on l’sait : viens on s’serre ?

Y’a pas d’science : y’a du sens

Ça tu l’sais, ça on l’sait : mais on s’perd ?

 

Jean-Marie Loison-Mochon

A feu et à sang

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires