Les heures des frontières - Crépuscule d'un cycle - Jean-Marie Loison-Mcohon

Les heures des frontières

En remontant jusqu’à toi

De ton temps au mien

Depuis le tien s’ajuste la mire

S’ajuste un ton de lenteur, et silence et retrait

Je le tiens de toi, du bruit et des bris d’alors

Au juste est-ce insensé ou absurde ?

Comme un regard d’au milieu la nuit, qui bride l’heure

La justesse du sauvage, et le noir qui assourdit

Tu te juchas dans les silences, le Nord t’asservissait

Sauf à jouer au désir, au corps, à l’effort ou aimer

Comme un chat à te percher, viscéralement sauvage

Tu dévisses et rarement l’orage te touche

Comme un chat, à chercher la vie et ses râles morts au ciel

Ta vigueur est nuit, tu l’as chèrement construite

Car ta candeur d’enfance y fuit, l’inertie du jour

Tant d’heures au corps à corps avec tes bris

Bien sûr que tu ne peux, courir les bruits du jour

Ton cœur ne dormait pas, il veillait l’esprit

Il émiettait le sûr, ébruitant un futur

Le jour est une lanière, la nuit une tanière

De ce fait tes temps et mes temps, hier ou aujourd’hui

Nos temps, sont aux heures des frontières

Il n’y a rien de honteux à se dédire des clartés

Non tant pour différer que par différence

Païen au jour et alors ? A mort la déférence

Ton temps émet dans le mien : tu veux te défaire

Emettant par le sang, ni fier ni rien se référant au mieux

L’idée de faire du feu aux minutes limitrophes

Aux frontières sont nos espérances d’un mieux

Car le jour est un mur, qu’il faut faire mûrir

Quand il est à mourir, ou à renaître du stellaire

Il y a quantité de particules dans nos sangs, crépusculaires

Toi, ancienne entité comme apparue ici

Fous-toi des matricules, de te comparer

Tu douteras car on te fera comparaître

On te bousculera au tribunal des jugements

Mais la boue ne macule que ceux qui vénèrent le blanc

Toi, moi, notre sang bout à l’heure des blancheurs

A l’heure de l’autre frontière, quand tout s’embrase

Quand tout semble à même d’irradier

Tu ne seras pas semblable et rien n’est radieux

Mais que ce soit la rade ici ou l’horizon

Rien n’est blême à condition que tu aimes

Alors méprise ceux qui te jugent

Mais irise-toi de ceux en qui tu sèmes

 

 

Jean-Marie Loison-Mochon

Crépuscule d’un cycle

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