Happy or in misery - Crépuscule d'un cycle - Jean-Marie Loison-Mochon

Happy or in misery

Le long du Léman, dans le silence à la frontière

Des lancers de rayons, la route le bleu

Une piste d’élan m’éloignant du front d’hier

D’hier le long du Léman, sur ces bancs sans un mot

Une brise et je m’élance, mêlant cet hier à d’autres

Je n’en pare pas le souvenir, ce sont des saveurs

De suaves heures au long de cet hier

Je m’en vais, je repars ce matin, le lac s’étire

Et il règne un silence, dont les heurts sont les rayons

J’aurais aimé que nous ayons des mots

Mais le Léman de long en large se fait neutre

Hier il ne s’est pas fait nôtre, même au crépuscule

J’ai voulu nous bousculer d’un mot, d’une venue

J’ai voulu aimanter un rayon ou deux, sans calcul

Je les aurais cueillis, au long du Léman

Quant à savoir comment tu les aurais accueillis…

Dans ces Savoie de silence, oui, sans voix

Au crépuscule je me suis recueilli

Et j’ai repris une cuillère de nuit, de lune pleine

Je n’aurais pas dit d’une peine

Mais j’aurais pu aimer un mot, même distante ou sereine

Ce règne est révolu, ce cycle va pour l’être

Tu m’es une vapeur d’être

Que ça s’éteigne je l’ai voulu

Au long du Léman à peine voilé, violet

Plus un mot ni même les lamentations d’un moteur

Au long du Léman j’ai volé en pensées

En pensant au passé, qui évoluera en présent

Au long du Léman sans une onde de vent

Sans une once de mélancolie, mais l’élan…

L’élan du crépuscule m’a conduit

Semonce de silence, ce mot monstrueux parfois

Ce matin je m’en vais de Publier, au long du Léman

Je m’envenime à l’ivresse, une idée dans les veines

Là dans les yeux, la prestance sereine du crépuscule

Je bascule de cycle je crois, et repense

Aux mots sans réponse, à la fin sans pourquoi

Au long du Léman j’éclate d’un rire

Un panneau a le don d’écrire Content

Je passe ce hameau, d’un éclat dément

Je longe au volant, je plonge dans le mouvement

Cela éponge le silence, le lac ne répondant pas

Et je sens cet éclat de rire encore

Au corps les idées d’hier, de pourpre et de nuit

Pas de pourparlers ni d’idioties

Je file d’ici, emmaillotté de silence et de pensées

A pic vers l’après, je remise hier, je…

Me remets en jeu, parions qu’est là le seul remède

Comme un éclat nouveau, de pourpre et de rire

M’entendant dire am I happy or in misery?

Je mise hier dans ce présent, à pic dans l’après

Au long du Léman je me suis présenté

Comme un élément de plus au crépuscule

Comme un cycle en pleine bascule, une éclosion

Comme une explosion de pourpre et de pensées, de souvenirs

Comme un éclat de rire, implosant d’ivresse

 

Jean-Marie Loison-Mochon

Crépuscule d’un cycle

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