Fragment 81 – La réciprocité
Dis-toi bien, chérie, que la réciprocité…
Renchérissons de mouvement, récit scandinave
Avions-nous ce débat de morales prostrées ?
Pavement de la route : ébats virevoltants au pays Nord
En couvant la morale, tu n’émets qu’un cas d’école
Au vent du mois d’aout, te voilà portée, pays sage
Un pays ayant le tort d’être sage ; émerge ! en tant que femme
Nos mots te disent fille : faire, ne pas défaire, défaire
Obéissante à de si peu agiles glaciers de pensées
Il n’est pas question de faire, les puissants sont désir
Ressens ton désir et façonne ces puits alliés, sans réciprocité
Au soir cette chambrette exiguë, ce petit lit, les Jeux de 16. Je lis en toi l’envie et t’embrasse : exquise urgence de ces soirs contre ta peau. Linéaire était ton souffle, ronde est la courbe de ton ventre. Je lis en toi l’envie, j’entends la vie dans tes souffles alanguis. A l’angle d’où je suis, je regarde août se coucher, loucher sur tes cheveux, ton petit nez retroussé prenant de drôles d’ombres. Tu te fais femme un peu mais pas tout à fait. Août est à loucher sur tes jambes. Emballages d’encre scandinave, salivant de te dire. Sois vivante et laisse le vile sale là où il est. Oui te voilà revenue un peu, d’août, au soir déjà. Plutôt que de te souffler « je veux », tu te susurres « je dois », désobéir à tout ça. Au pays roi du prétendu sage, le devoir est une divinité. Divine tu l’es, dans la lumière nue de ton corps inévitable. Je peux saisir ta peau lignée de replis potelés, je peux la modeler sans brutalité. Je ne sais quel genre de mode le monde a voulu t’inculquer, ou quelle valeur immonde. Sache en tout cas que la réciprocité élabore des labyrinthes d’heures perdues. Alors revenue d’août au soir, dis-moi que tu veux, dis-moi que tu désires, que tu m’exiges mais que je ne peux rien exiger de toi. Désobéis, chérie. Rebelle à tes écoles, tu n’en seras que plus élégante. La réciprocité primaire t’enlaidira, alors va lui dire qu’elle sonne comme une atrocité. Et replongeons dans les draps, seulement pour ce que tu voudras.
Dis-toi bien, chérie, que la réciprocité…
Renchérissons de mouvement, récit scandinave
Avions-nous ce débat de morales prostrées ?
Pavement de la route : ébats virevoltants au pays Nord
En couvant la morale, tu n’émets qu’un cas d’école
Au vent du mois d’aout, te voilà portée, pays sage
Un pays ayant le tort d’être sage ; émerge ! en tant que femme
Nos mots te disent fille : faire, ne pas défaire, défaire
Obéissante à de si peu agiles glaciers de pensées
Il n’est pas question de faire, les puissants sont désir
Ressens ton désir et façonne ces puits alliés, sans réciprocité