Fragment 71 – Vogue vers d’autres îles
De loin en loin, comme dirait l’autre
Rageusement, d’hier moins mauvais en demain : je vais
A la main d’apôtres de Providence
Personnifiées dans d’éphémères féminins, de paix
Entrain des jours sots, trop denses : si feints
A la main d’apôtres de Providence, quelques regrets
Un présent aurait pu enfanter plus de puissance
Narration par le « e », parlementant avec l’encre
On me tient par le menton et je ris déjà
Inflexion que rien n’empêche, montrant mon cœur
Rions ensemble et ancrons une page au-delà
Et si l’enfance était la raison du silence ? La tienne, capricieuse et vacillante, aimantée par la moindre occurrence d’enthousiasme. Au cours de la danse tu veux dormir, au cœur du sommeil tu voudrais boire, au milieu des déboires que tu nous fais, tu voudrais nous y voir.
Et mon enfance à moi, qui vitupère face au certain et ses enclos, aux sereins du confort, refusant d’être de ces gens trop… trop rien, moi qui suis donc moins encore que rien, plus encore dans les soirs que tu nous fais, à transpercer de mots bercés par la morale. Passons.
Ce que je disais, c’est que le berceau est vide. Et peut-être, peut-être, que cette page qui n’est pas équivaut pour un peu à mon voyage dans les limbes du désir. Je voyage en nous, en toi, mais je suis l’enfant et l’homme que je suis. Déjà il n’est pas père, mais surtout je me sais capable du feu. Alors avec toi, beau silex aux yeux verts, le sexe devrait m’être un parfum de forêt. Oui mais il n’a pas celui des boucles et coquelicots. Et j’aimerais voir tes yeux verts ailleurs aussi, dans les rêveries d’un après, d’un ou d’une enfant, enfin. Mais nous ne sommes les apôtres d’aucun : nos mains se tiennent, tel est le chemin. Car ton désir à toi est vaste, de voler sur la terre, de te lover contre moi après l’avoir fait, mais sans l’avoir conçu, te laver de toutes les restrictions que tu t’es mises dans la décennie passée. Mon désir devient alors sénile, tant sous tes coups que sous tes coups de tête. Le désir a l’inconscience de tendre vers un but, ou aucun. Le tien, peut-être, a besoin de bien plus qu’un seul ogre, tu dois dévorer les parts auxquelles tu as renoncées. Alors vas-y, ne parlemente plus et va, ton corps appelle à des flexions, bien que tes réflexions t’effraient. Sur cette île je t’ai emmenée, tu m’y as conduit. Peut-être peux-tu m’en éconduire et la faire union-désunion, y mener des combats contre d’autres légions : quant à moi je dois lécher la lésion paternelle, et peut-être alors d’autres sels féminins.
De loin en loin, comme dirait l’autre
Rageusement, d’hier moins mauvais en demain : je vais
A la main d’apôtres de Providence
Personnifiées dans d’éphémères féminins, de paix
Entrain des jours sots, trop denses : si feints
A la main d’apôtres de Providence, quelques regrets
Un présent aurait pu enfanter plus de puissance
Narration par le « e », parlementant avec l’encre
On me tient par le menton et je ris déjà
Inflexion que rien n’empêche, montrant mon cœur
Rions ensemble et ancrons une page au-delà