Fragment 70 – Herido
Des pluies de coups
Reposoir à idées contrariées, enduites d’attendus
A l’avarie je déplie le coude
Puis à la suivante, le lève
Ecriture des pires moments avariés
A la nuit vivante je te couvre d’ombre
Une aube a le pouvoir de varier alors je rêve, en attente
Nous voilà à arpenter le printemps, et la pente d’un soir
Obéissante heure, sous des forêts d’il faudrait : se marier
Insatiables de senteurs, dans un temps marié aux corps
Reste ma pluie de coups, d’efforts et d’îles, de faux, de vrai : il pleut.
C’est un soir comme tant d’autres, nous tendons doucement vers l’étreinte. L’Orient meurt et c’est bien normal : l’Ouest vainc toujours. Il y a dehors des pluies, des flèches de printemps. Peut-être pas. Repas commun, le peu commun serait encore de n’avoir pas faim de nous. N’avons-nous pas feint de nous espérer ? Non. La réponse est simple, comme l’Ouest qui toujours revient. Encore insatisfaite de toi, encore frustré de moi-même. En corps nous résolvons, encorbellement de nous. Encore bêtement, tu as dénoué tes bras, tes coudes. Et puis avant, la pluie, comme tant d’autres soirs. J’aime la pluie, et sur le chemin des bras de fer, je ne peux pas perdre. Tes coups portent au-dedans, tu t’emportes, de violences creuses. Creuses car elles ne dansent que grâce à la morale. Les cadences de l’étreinte, pour avancer dans ces dédales de rien, qui t’éreintent. Tout ce que te souffle ta colère n’est qu’inné secondaire, ce qu’on détruit de primaire en toi pour en faire la meilleure des soldats. Tu luttes et au cœur j’hérite des balles perdues. Ma belle tu perdures dans le goût de nous, d’essoufflements désirés. Les poisons tu les maîtrises, doublement armée pour y résister. Il pleut si fort ! Ce pourrait être le point de rupture entre les saisons. L’été allait vers l’hiver, par l’automne ; l’hiver va vers l’été, avalé par le printemps. Parlementant en moi, le poison que je buvais m’atteint pour une fois. Je m’entends hurler intérieurement. Les bras de fer je les gagnerai mais là, maintenant, mes coups pleuvent. Je les regrette aussitôt que la douleur monte à mes côtes, mon ventre. La contrainte. Nos coups ne pouvaient pas tomber ailleurs.
Des pluies de coups
Reposoir à idées contrariées, enduites d’attendus
A l’avarie je déplie le coude
Puis à la suivante, le lève
Ecriture des pires moments avariés
A la nuit vivante je te couvre d’ombre
Une aube a le pouvoir de varier alors je rêve, en attente
Nous voilà à arpenter le printemps, et la pente d’un soir
Obéissante heure, sous des forêts d’il faudrait : se marier
Insatiables de senteurs, dans un temps marié aux corps
Reste ma pluie de coups, d’efforts et d’îles, de faux, de vrai : il pleut.