Fragment 7 – Nourrir la nuit
Doucement replonger dans un passé de dix-huit
Roulement vain d’une volonté désuète ?
Au pouls qui ne ment pas, qui de santé crépite…
Pouls qui ne ment pas, que le désir habite
En eaux troubles je me rends, m’entête
Au roublard je joue : le passé m’y habilite
Un flot doublant le présent, ce temps d’ascète
Nous nous retrouvions au soir sous les lampions du ciel
Ours un peu chacun, chats noirs d’ombres et sensations
Il était entre nous une foire d’éclosions, d’essentiels
Redoux malin de sensuel, chapardé aux pressions
Dans le roulis des jours, peut-être devrais-je rougir de ce à quoi le sommeil m’incite. Mais après tout, même si tout cela a eu lieu sous un autre soleil que celui de ce foutu quotidien… Je me réveille et tu es là, tout contre moi, tout contre nous. Entre nous, comme la dématérialisation du désir. Le désir est fait d’ombres et les ombres s’accrochent aux silhouettes. Roulis des jours, galets brassés à la Nuit. Le passé luit en reflets, je suis le reflet de l’ombre. Le reflet de l’aube reviendra sur ces galets, galets affichant d’autres reflets. Je me réveille en version replète de moi-même, mais avec cette sensation de vide pourtant. Le désir est un rêve et pour rêver, il nous faut nourrir la Nuit d’ombres : lui donner les moyens de désirer.
Doucement replonger dans un passé de dix-huit
Roulement vain d’une volonté désuète ?
Au pouls qui ne ment pas, qui de santé crépite…
Pouls qui ne ment pas, que le désir habite
En eaux troubles je me rends, m’entête
Au roublard je joue : le passé m’y habilite
Un flot doublant le présent, ce temps d’ascète
Nous nous retrouvions au soir sous les lampions du ciel
Ours un peu chacun, chats noirs d’ombres et sensations
Il était entre nous une foire d’éclosions, d’essentiels
Redoux malin de sensuel, chapardé aux pressions