A l'anarchie du désir

Fragment 47 – Équilibriste

De jour en jour je passe et je repasse

Revenant à vélo, fantôme discret au pas de velours

Aux alentours j’embrasse ton lieu d’un regard

Peut-être un jour à l’envolée me verras-tu

En attendant je poursuis mes tours sans freiner

A m’enfermer dans les jours et devoirs, aller errer, loin

Un tour volant aux jours un peu d’élan

 

Nous nous sommes vus sur cette île, il y a des mois

Or il y a des années, nous nous étions comme entendus

Il y avait l’émoi du nu mais surtout les nuits sans loi

Résonnes-tu toi aussi parfois, de ce parfum de disparu ?

 

De tour en tour je ressasse. Je fais monter la Nuit, revenant nourri d’atomes rendus sourds. J’embrase mes yeux d’un peu de retard, au détour de l’élan. Elan volé, élan rendu, enduisant des ailleurs et d’autres vérités. Tout se ressent de toi, je suis pour la danse effrénée. Les influx errent au loin, flux puisés dans des recoins. Je sue de Providence, fiévreux de rencontrer une île, moi devenu continent. Je caresse la comptine entêtante des « il était une fois » et les pluies me ramènent à un niveau plus digne de moi. Je navigue ému pour ma Gigantesca, je lui fais désapprendre les lois. Les bras de fer je les gagnerai tous, pour qu’ainsi le parfum du noir détonne, par le désir réapparu.

Au confort on abandonne des souverainetés, sans se douter qu’au-dessous le verre peut briser. Les œillades sont un horizon, dont l’équilibriste des jours doit faire son foyer. Pour désirer, tu ne dois t’employer à rien, ne ployer sous rien, tu n’as qu’à t’abandonner. Oui, c’est aussi facile à saisir que : sois libre.

Raisonnes-tu par liberté, ou par les fins qui l’ont conçue ?

 

De jour en jour je passe et je repasse

Revenant à vélo, fantôme discret au pas de velours

Aux alentours j’embrasse ton lieu d’un regard

Peut-être un jour à l’envolée me verras-tu

En attendant je poursuis mes tours sans freiner

A m’enfermer dans les jours et devoirs, aller errer, loin

Un tour volant aux jours un peu d’élan

 

Nous nous sommes vus sur cette île, il y a des mois

Or il y a des années, nous nous étions comme entendus

Il y avait l’émoi du nu mais surtout les nuits sans loi

Résonnes-tu toi aussi parfois, de ce parfum de disparu ?

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