A l'anarchie du désir

Fragment 41 – De vie

Drapant ta peau de mes mains, je…

Râpeuse sensation que de percevoir tes os

A la pègre de mon désir je ne feins pas d’obéir

Peut-être sens-tu l’inarrêtable flot

En vérité je ne suis plus que fétu vulnérable

Alors à l’aigreur mon corps cherche en toi des échos

Une école de douceur, un atoll des contraires

 

Neuve et si maigre est la contrée de ta peau

Œuvre même menue, montrée à l’obscurité

Il est l’heure en nous de monter, comme une mer sans repo

Revenus d’au-delà, revenants de trop de réalités

 

Il y a des gens qui disent que le désir est une pulsion de vie. Habité par toi, de ton corps je me suis couvert. Je ne cherche pas à recouvrer, je sens que je perle, mais c’est bien à toi que je veux goûter. Vingt-quatre heures aux abois, dans des sens et du vulnérable, dans les senteurs de ton col blanc. Il est tombé depuis longtemps maintenant, au bout de ton dos bombé. Elle est au nord, ma pulsion, de vie ou de mort je ne sais pas : de toi, et des mots que tu en dis. Des émotions nous traversent, controverse des passés récents, des ressentiments harassants. Au-dessus des origines, au-delà de ces heures oppressantes, nous allons. Au désir et déçus de plus rien, car l’un et l’autre nous allons. C’est une ivresse sans besoin de verre, c’est unique et simple. Une tunique de nus, les sentiments diffus, les paroles confuses, les passés que l’on résume, les pleurs qui fusent, le sel de larmes et puis l’arme du sel. Un carrousel de caresses, grand manège de flou dans cette chambre noire. Car on scelle en nous ces ivresses, on n’en sort que pour boire ou souffler. Cette chambre est un souffle, elle nous aspire. Au bord de tes eaux, je bois tes pores. Au contact de tes os, je reviens en corps. Je revêts mon corps d’un désir étrange. Tu l’engendres évidemment, mais le vide à mes mains se remplit de nos ensembles. Inédit d’une gourmandise, on y mord. C’est une impulsion au-delà de la pulsion. Elle naît en nous, inscrite en flou pour un jour donné. Je l’imprime à tes lèvres, tes lèvres à la mienne. Aux prises l’une avec l’autre, emprise de nos autres ondes. Il y a des gens qui disent que le désir est une pulsion de vie.

 

Drapant ta peau de mes mains, je…

Râpeuse sensation que de percevoir tes os

A la pègre de mon désir je ne feins pas d’obéir

Peut-être sens-tu l’inarrêtable flot

En vérité je ne suis plus que fétu vulnérable

Alors à l’aigreur mon corps cherche en toi des échos

Une école de douceur, un atoll des contraires

 

Neuve et si maigre est la contrée de ta peau

Œuvre même menue, montrée à l’obscurité

Il est l’heure en nous de monter, comme une mer sans repo

Revenus d’au-delà, revenants de trop de réalités

 

 

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