Depuis ce jour il y a onze ans - Jean-Marie Loison-Mochon

Depuis ce jour il y a onze ans

Onze ans à verser le sang

Non sans m’évanouir parfois

Mais ce n’est qu’une once dans tout ça

Tout ça de sang versé, d’encre dont bouillir

Dans des lignes, d’horizons où s’épanouir

Le délire est nécessaire pour délier les poids

Pour s’élire une délivrance

Il faut se salir de bien des boues d’errance

Il faut s’allier aux ombres, à la nuit

Car le sombre soutient la clarté

Même que la carté nuit aux ombres, souvent

L’ajout de tout ça d’absurde, la boue des jours

Il faut ramper mais un jour, rompre

Avec tout ça d’absurdité, se relever

Debout de nouveau, s’élever encore

Se rappeler que l’on toussa, corps et âme

Ce goût des coups sans valeur

Ces mesquineries inopportunes, mal épelées

Mais sans rancune, aller

Comme sous mescaline, au travers de déserts appelant

Se rappeler, oui, que la fortune peut se trouver

Où la volonté gita, peut jaillir la découverte

Ce qui importune ou paraît forteresse

Peut-être est palais, peut-être pâlira

Il n’est pas de palissade si tu souris

Pas de maussade si tu soutires de quoi au rêve

Il n’est ni pourquoi ni mots à deviner

Il n’y a qu’à se dire allez ! Et voir

De là les veines s’irriguent et les digues cèdent

L’ivresse dicte et à soi : on accède

 

Jean-Marie Loison-Mochon

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires