A feu et à sang - Jean-Marie Loison-Mochon

Con ese abrazo, à nos torses bombés – version traduite

Le texte original se trouve sur ce lien.

 

 

*fredonnement*

 

J’essaierai de te raconter

A tout ou rien, partager

Tout de ce lien, ma partie

Nous deux, souviens toi, tes rires

Et si la fin survient, souviens-toi !

Si la fin s’en vient, que j’vais partir

Ne crois pas qu’pour moi, c’est sans souffrir

Je voudrais continuer à, te voir rire

 

*fredonnement*

 

Quelle étrange nuit, hier soir

A ranger dans nos chères étrangetés

Je veux oublier, la première sans bruit

Qui erre au loin déjà en moi, tranche à jeter

Mais même si pas une apogée

Je veux me souvenir, la page aux heures d’après minuit

Quand on a baissé les armes, accord de nous

Harmonie ou accord, de feu de sang

En moi il y a le corps de ton rire

Ça m’a toujours plu, te voir rire

Je me rappelle de cette fois, cette armoire

Cette fois-là, quelle beauté entre toi et moi

Toi et moi contre l’armoire, toi entrant en moi

Ta voix si chaude de ce rire

Quand debout on se hissa l’un dans l’autre

Toi et moi, deux bouts d’humain en presqu’un

Toi et moi en presqu’île : prélude

A notre histoire, qui n’est qu’un presque, oui

Mais prélude aussi, même imprécis

Prélude à tes rires, quand de désir tu t’irisais

Ce jour-là je pus voir ton visage, à y errer de joie

Hier je ne le vis pas : ton visage je l’entendis

Je te compris sans te voir, à l’envers de nos corps

Le rêveur est celui qui n’a pas besoin de tout voir

Ce lieu en toi, j’ai pris soin de le conserver

Dans un lieu bien gardé en moi, crois-moi !

Sans un lit ces fois, parce que nous n’étions pas un rio

Nous avons ri, aux éclats de la lune

Tes rires m’auront éclairé un peu du vrai toi

Ils m’ouvrirent la voie vers un genre de nous

Bien qu’aujourd’hui ma gorge se noue

Hier soir, à nos quais nous fîmes voile sans savoir

Sans savoir qu’hier soir serait la dernière

A nos chers moments, même imprécis

Je décocherai des pensées, dans l’imprécis futur

Futur au goût de je ne sais quoi encore

Futur, goût dont je ne veux pas savoir encore

On n’a pas été sécheresse après minuit

C’est qu’il y avait la pluie de lune et le sang, le feu

L’appui de la lune au premier comme au dernier soir

Pluie de la lune, argent sans valeur mais quelle richesse !

Baroque et ça, ce fût notre rythme

Quelque chose rythmait nos temps, pas seulement pour ce qui est du sexe

J’en compte autant au moins, de ces fois de tendresse

Algorithme ou théorème, mais tu sais déjà

Quelque chose rimait en nous, rima au matin

Rime de toi et moi, on montait au rythme de je ne sais quoi

Toi et moi, un théorème de toi et moi

Tout me reviendra, tout, tu me reviendras

Je ne reviendrai pas : tout dort maintenant, tout

Mais tu reviendras en moi, comme une belle rime

Même si déjà je n’entends plus que de loin

Le théorème de ton rire, j’ai la gorge qui se noue

A la gorge de nos rires, à feu et à sang de flou

A la forge en nourrir nos feux, mes souvenirs

Ton rire de loin, ou le silence ce matin

Tu pris à partie ma profondeur, dans l’instant suivant

Tu brisas pour partie, le château en moi

Comme une abrasion après les chants du chat

Etreinte sans lamentation, après ses lamentations félines

Amants tout habillés, ça a été…

Cette étreinte, ça a été profond, sincère

M’insérer au fond de tes bras

Comme des baisers mais sans agir plus car comment ?

Quand moi je pensais à la fin, il y eut

Cette étreinte, comment venir plus près de mon château ?

Toi chat noir dans mon château, sans lamentation

Le sens t’y emmena, me dérouta d’une fin

Cette étreinte sur ma route, unis ce matin-là

 

*fredonnement*

 

J’essaierai de te raconter

A tout ou rien, partager

Tout de ce lien, ma partie

Nous deux, souviens toi, tes rires

Oui j’essayais, de te dire

J’essayais de te dire

Que dans tes bras, j’ai vibré

Et que ce nous, j’l’ai tant désiré

 

*fredonnement*

 

Unis ce matin-là, une île une seule

Sous la nudité d’une étreinte, une étreinte

Pas de solennité ni de plainte, à l’embrasure

Peu sûre dans tes bras je suis venue

Mes brisures se brouillèrent, ma vision aussi

Je me sentis comme à demi, tu avais vue sur moi

Une vue dont tu n’abusas pas, tu m’étreignis

A tes bras, là, c’était… tout l’Ouest et tout l’Est

Sans plus de lest ou est-ce tout le contraire ?

Le contraire, ou le contre à l’air de la fin

Je ne vais pas te raconter de bêtises de ce moment

Pas un mot en moi ne vint, rien

Parce que venant de toi, ils me vinrent tous

Tout doucement, dans un silence d’intensité

Tu magnais si bien la sérénité

A magnitude telle que moi, chatte sauvage

J’en ai savouré le nuage, longtemps

Comme un seul rivage, tempo d’une seule vague

Temps sauvage et gracile, humidité des cils

Où m’as-tu donc emmenée, en cet instant ?

Temps même pas prémédité, sauvage comme doux

Les doutes s’étendaient, les doutes s’éteignirent

De ce qu’on s’étreignit, ce temps-là

De ce qu’on s’est dit sans se dire rien

On s’est dit tout, ce temps plein

Plein de toi et moi, un seul chaînon

Est-ce la bonne manière de se dire adieu ?

Chaînon mais pas chaîne car

Car de nous, toi et moi

De toi et moi je garde un goût

D’avoir baissé la garde au bout de notre temps

Dans le futur, il faut qu’on le garde en nous

En toute circonstance, ce moment si tendre

Ce moment tout entier, nos mots n’étaient pas nécessaires

Car nous étions chats, dans la noirceur du désir

Pas le désir de nos sexes, quoique

Mais là comme deux chats, les queues entremêlées

Ce ne fut pas un nœud, ni non plus un assaut

A mon château, je nous ai laissé cette fois, entrer

Rien d’amical au fond de nos bras, nous le savions

Ma mine calée à ton épaule, tes yeux dans mes cheveux

Mes cheveux noir ou argent, ils te plaisaient tant

Féline l’air triste, félin si statue vivante

A en oublier le mot distante

Car en nous brillait ce flot persistant

Perdue dans tes bras je ne savais plus

Comment ne pas risquer mon indépendance

Car tu m’habillas de ces regards

Tu me déshabillas de ceux que je gardais loin en moi

Comment ne pas risquer dans cette friction ?

De sentir de nouveau des brûlures, d’anciennes afflictions ?

D’un coup sentir plus, qu’une simple affection ?

Déguerpir de cette étreinte, je ne pouvais plus

Nous n’étions plus deux mais un seul chat, toi et moi

Quand pourtant c’est là, qu’une dernière fois on se s’ra vus

Nous ne savions pas qu’on cess’rait du tout au tout

Non ça, même moi je n’le sus pas

Je ne sus pas car je ne suis pas si sage

Je ne sus pas car je ne suis pas sage quand ça brûle

Sous tes bras, je n’étais juste plus sauvage

 

*fredonnement*

 

Et si la fin survient, souviens-toi !

Si la fin s’en vient, que j’vais partir

Ne crois pas qu’pour moi, c’est sans souffrir

Je voudrais continuer à, te voir rire

Alors te blesser, j’éviterai

Car tes rives tes bras, cette étreinte

J’en ai hérité, comme une abrasion

Y s’rait vite arrivée, une blessure

 

*fredonnement*

 

Mais tôt ou tard, nous le savions

Tout château, comme du sable s’émousse

Tout château devient ruines

En chats tôt ou tard on se quit… non

Ça brille de trop, cette étreinte

Je suis à nu et tu m’habilles du monde

Dans mon dos tes mains sont là

Mais ce n’est pas un nœud, et c’est moi qui n’te laisse pas

Si près et que tu ne m’blesses pas !

Je te serre car cette étreinte me donne le vertige

Je suis une chatte mais je pourrais perdre, au gré de nos bras

Moi je pourrais me perdre ou tomber

Dans tes bras ou ton torse bombé

Je me sens explosive, car dans tes bras oui

Dans tes bras je m’expose à tout va

Je me sens explosive à ne plus savoir que faire

Il se récite au fond de moi, le chant du passé

Je passe à deux doigts de te libérer

Mais je ne peux pas, je ne veux pas

Que tu appartiennes déjà au chant de mon passé

J’ondule en étreinte encore, touchant notre corps

Je m’y plaque au dos de la paroi, déjà plu’ reine

Notre corps est mon royaume, éphémère et vulnérable

J’ai vu les rapides soudain, de la fin

J’effleure mes ratures contre toi, féline perdue

Dans cet éphémère, mon château est en pâture

Je m’effrite au rythme de nos tendresses

Tout est comme une peinture, dressée en relief

Nous sommes comme une statue, et c’est à toi sûrement

C’est à toi sûrement qu’on le doit, car du doigt

Avec l’élégance de pas une contrainte, moi qui m’suis fichée là

Tu m’as figée, en face de mon passé, de mes désirs d’un futur

Je ne veux pas m’attrister, je ne peux pas me réjouir

Je suis seulement… je nous sens comme une effigie

Je fuis, j’y songe mais je ne suis ni triste ni joyeuse

J’y suis, je vis et replonge en toi, comme dans la vie

Le temps s’est arrêté, la montre a perdu tout sens

Comme moi, perdant tout sens de l’équilibre

Comment ? Je suis une chatte sans dépendance et libre

En moi, il peut s’entendre le chant, celui du passé

Ce chant que je pourrais haïr, l’ai-je dépassé ?

En moi qu’entends-tu ? Fuir ou rester ?

J’allais fuir mais tu m’as désarmée

Là-bas, fuir ! Mais non, c’est moi qui ai baissé les armes et…

C’est une armée de souvenirs à laquelle je dois parler

Est-ce un exercice trop difficile, de dire un mot ?

C’est un exercice trop difficile

De n’plus tenir ton dos

Décider ce que je dois faire

Alors à ton dos je me serre

Ne hâtons pas trop la fin

Garde-moi encore, féline en errance

Dans des sens contraires, je me sens captive

C’est une errance, toute immobile

Comment puis-je être héroïne de ça ?

C’est comme de l’héroïne, ce puits d’affection

Est-ce inhérent à toi, chat noir ?

C’est une errance, garde-moi encore un peu à contre

Raconte-moi encore un peu, de ces sens silencieux

Tu m’es amer et doux, amer mais merveilleux

Et ce temps suspendu au bord de ton dos…

Mes mains, sens-tu ? s’y nouent

Et je sinue à nos parois : si moi, si toi et moi

Vois mes yeux si chaud maintenant

Alors à l’heure de la fin je comprends le sens

De quand tu te disais moins calme que volcan

Je te serre et mes yeux se remplissent, de feu

Vois-tu ? Le sang au rose irradié de mes joues ?

Je m’ose à desserrer cette étreinte mais je ne peux pas

Mes mains sentent, les ecchymoses venir

Tes yeux me sont un sentier, je ne veux pas le voir finir

Les miens sont incendiés, je ne peux pas voir clairement 

L’ecchymose est proche, si je délace ce nœud

Cette étreinte ! J’en glisse dans tes poches

Mais la fin ose approcher, nous ne savons pas

Nous ne le savons pas encore, mais vraiment…

Même si tout dans la vie a sa fin

Dans cette étreinte qui a arrêté le temps

Je ne pensais pas alors, les mains à ton dos

Qu’il s’arrêterait sur cette parade au tendre écho

Je pensais que pour demain il prendrait fait et cause

Durant cette heure, le temps s’est arrêté

Le nôtre aussi, sans heurt mais

Sans remède à feu et à sang

Le temps s’est arrêté, apparemment

Car une part en moi me dit quelque chose : les séparer

Là au rythme de ton torse bombé

Ce quelque chose qui m’fit nous désamorcer, toi et moi

Enfin car félin, féline, de quelque chose c’est vrai

Avec cette étreinte, à nos torses bombés

Comme en un puits, on aurait pu tomber

 

*fredonnement*

 

Oui j’essayais, de te dire

J’essayais de te dire

Que dans tes bras, j’ai vibré

Et que ce nous, j’l’ai tant désiré

Alors te blesser, j’éviterai

Car tes rives tes bras, cette étreinte

J’en ai hérité, comme une abrasion

Y s’rait vite arrivée, une blessure

 

*fredonnement*

 

 

 

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