Auquel de vos quais?
Les villes, dites-moi !
Ne m’dictez rien mais suggérez
Y’a eu des fois, j’ai su qu’j’errais
Mais là j’erre plus ou alors si
Ou alors oui : sur l’dos d’ma volonté
C’qui n’est plus qu’errer mais aller, aussi
Aussi loin que j’peux en moi, dans mes foyers
Aussi loin que j’pus, pour m’déployer
Alors les villes, dites-moi un peu ?
Laquelle de vous m’s’ra île ou foyer
D’où m’déployer plus encore les ailes
D’où s’tutoyer, le futur et moi
Vous et moi, villes, du ruban, des turbulences
Toi et moi, ville, tu rutiles mais qui es-tu ?
Laquelle es-tu, enrubannée d’turbulences ?
En une année j’y suis, à tes futures brillances
J’ai suivi ma nouvelle voie, sur des rues de cendres
Sous mon ancienne voile, sûr de rien sauf d’aller
Je m’assouvis l’désir, sur des rien non-dallés
Sur des ch’mins, ville, qui mènent à toi
De chacune de vous j’ai des tatouages
D’aucune de vous, j’n’attends l’ancrage
Mais m’voilà dans un autre âge, à m’tendre
J’veux m’tendre comme un av’nir, à désir
Mais voilà, ville, laquelle es-tu ?
Au quai de toutes, ce s’ra rev’nir
Au quai d’aucune, d’écouter la peur et l’désir d’abri
J’aurai bientôt des yeux d’avril pour vous r’garder
Villes ! D’eau, qu’une mer ou qu’un fleuve puisse guider
J’suis une ligne au fluide incandescent
Villes ! Auquel de vos quais vais-je descendre ?
Jean-Marie Loison-Mochon