Ascenseur stellaire

Toujours j’observe l’ascenseur stellaire

Au sol il a la senteur des feux

La verve de la terre, la gouaille d’un air

Comme tapageur, d’une atmosphère hostile et câline

Et des collines de ces horizons

De ces territoires comme des îles

D’un archipel au diapason, deux fois

J’ai puisé dans les feux de là-bas

La lave à la fin, l’ascension soudaine du définitif

Dans l’épuisette des abstractions, je papillonne

Simplement ici, sous des nuées de souvenirs et pesanteurs

Je crayonne que cette île, deux fois, m’a abreuvé de feu

De l’élan final, de quoi me refaire étoile, filant

N’ayant jamais été fuyant avec elles, même plutôt frontal

Dans la saveur antique et risquée, de l’ascenseur stellaire

Et cette île dans cet archipel, dans un bain d’Atlantique

M’a fait deux fois reprendre mon feu

Deux fois reprendre mon souffle et éruptif

Courroucé de passé, caressant le futur

M’arracher un peu la peau et m’émécher d’un flot

D’apocalypse et renouveau, d’un peu capricieux, d’un peu pataud

Reprendre une gorgée au calice, par goût de l’excès

Agile à reprendre par les airs, dans un ascenseur stellaire

Ces deux fois, solitaire mais pas seul

Mes pas, seulement guidés par plus sauvage, plus véritable

Que la virulence, que la viralité de l’amour qui peine

Que la vérité même et alors, dans l’agilité d’en l’air

Dans les remous de magma, baume appliqué, bon bain souterrain

Dans les douceurs de ce redoux, sœurs de sous mon pouls :

Comme d’un parfum d’Andes et de Chili et d’Argentine, palpitant

Je suis parti dans le flou, d’un futur se redessinant

Me redestinant à d’autres suites, dans la candeur des rythmes

Ascenseur stellaire pour dérive au vague

De l’inertie, la douceur d’une fuite emportée

De ce mouvement qui, de douleur ou joie

Toujours en moi, aura la même importance

Jean-Marie Loison-Mochon

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