A l'entrée - Crépuscule d'un cycle - Jean-Marie Loison-Mochon

A l’entrée

A l’entrée de la nuit, parfois

Son imminence pourrait te faire…

Plein d’allant et à la fois fébrile

Souviens-toi que le noir te fait briller

Alors fébrile ou fiévreux de l’après

A l’heure de brûler ne recule pas : approche

En vulnérable éberlué

En vulnérable évertue-toi

Quand le crépuscule a passé : à rester

Car la bascule est ici

Instant que tu as tissé, à volonté

Que ta volonté aura su attiser

Insiste un peu alors, à contre de la fébrilité

Incise d’un rien ce feu que tu as fait germer

Je sais, que ça te fait l’effet d’un manque

Effrayant, saisissant, vertigineux

D’une harangue étourdissante en toi

Autour du centre alors, te voilà

Satellite alpagué par une obscure gravité

Mais qui n’a pas les contours encore

Te voilà pris dans les turbulences de ta légèreté

Car l’insouciance a ce prix, des longues traversées

Ce prisme est atteignable en des brouillards

L’énergie bouillonne au centre et t’accable

Lui seras-tu implacable et débrouillard 

La ferrugineuse entrée en des montagnes

Ou l’horizon brouillé en traits violets

En toi tu sens comme une rouille, t’égratigner

C’est qu’à l’entrée, tu y es

A l’entrée de la nuit, le ventre étreint par ce manque

Le vent a éteint le crépuscule et ce manque survient

Le vent te tient, te voilà en quête d’un chemin

Comme si le voile haletant de noir te susurrait

Que tu n’as plus le temps, de regarder l’horizon

Que l’attente est un mouvement, mais pas l’abstention

Alors à la tension de la nuit livre-toi

Alors à l’affection de l’aura noire, délivre ton feu

Car il est l’heure de te fondre en lui, et de fendre le futur

Il y a l’effet que l’on se fait et celui que l’on produit

Es-tu fécond de l’après ?

Ce manque te le dit

Comme un manteau de flocons noirs, la nuit

Comme un fauve qui soudain s’enduit de sauvage

 

Jean-Marie Loison-Mochon

Crépuscule d’un cycle

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