Vendée Globe 2024 | Vendredi 27 décembre 2024
Le premier retouche du vent, même si pas de quoi se pâmer ?
Les nœuds sont les mêmes, s’enfonçant dans l’œil
Non le doigt ; celui de l’anticyclone
Pas loin des rivages de la Plata
Pas loin étant l’apanage de ceux parcourant plus vite
Le troisième part courir derrière eux, l’Atlantique
La trentaine d’autres encore en Pacifique
Bien qu’il ne faille pas s’y fier pour les poursuivants
Rengaine pas si directe mais au Cap Horn à se faire bouger
La carto se mettant à rougir, le passage pouvant ressurgir
En puissance, à rugir comme de réputation
Aucun ne se souhaite la répudiation des mers
Mais revenant sur le précédent, pourquoi pas s’en faire meilleur mérite
A rallier des Amériques et filer compagnie à ce point extatique
Muy cerca de está isla, de los Estados
No hay de qué ! prolongar la estancia
Les premiers, passant, eurent pu se dire :
Du vent et la légende, mais est-ce tant que ça ?
Quand ceux-là s’en vont tanquer tant qu’ils pourront
Les voiles ne s’ambitionnent rien de tantrique
Si ce n’est le désir de s’en aller sans se faire flétrir trop
L’ambivalence des navires, cherchant à s’emparer comme être possédés
Pétrir l’invisible pain mais ne pas être réduit à une bouchée
Dans la gorge immense, d’entre Antarctique et Americas
Mi ley ! disent les environs : ou la tonitruance sidérale
Exubérance libérale, usurpant l’anarchie dans son langage
Le vent n’est pas du vide et l’état se doit d’être préservé
Pour ces marins dont la politique est survivre, intacts, avancer
Parcourir des parcelles de milles, aspirer les impacts
Et s’unir éphémèrement aux anfractuosités de l’air
Est-ce une île ? dans les faits, cette vision est si lointaine
Le souvenir efface, les élans d’il y a longtemps ?
Nouvelle-Zélande et puis la plus hauturière des équipées
Solitaires équipages, s’aventurant au gouffre
A s’agripper, ça vente hurlant au coup frétillant des humains
A qui perd gagne, eux ne s’en tirent jamais si bien
Sans mentir, amerrissant toujours dans le moins favorable
Amaigrissant leurs chances bien que se concédant vulnérables
De foncer dans l’espoir foncièrement intact, d’être des premiers concurrents
Des premières contusions ou contrariétés, plus jamais revenus
Le pluralisme a ses vertus mais les conditions de course ?
L’auraient oublié, lorgnette mise sur deux seuls
Pure tempête à l’isthme, inflation folle de houle et d’air
Les calvaires ne sont pas ce qu’on croit
Au balcon du ciel, cette maigre foule s’évertue comme elle peut
A combattre le vice et montrer ses vertus combattives
A armes égales ou quasi, mais les casiers bien alourdis
A la traine, pris dans les filets que dépêchent les cieux
Entre deux océans, les rouages casaniers ne sont pas pour eux
Fourrage avarié ou Cap : roi mais fou de rage s’il le veut
Si le venin les en laisse passer, ni pêchés ni prélevés
Qu’en sera-t-il de leur remontée, dans l’erratique des pont-levis ?
La séquence les ratisse, à prier un peu de ne pas se ramasser
Trop les ratiches ou les mers s’effondrant sur leur vision
Se rappelant la douceur « dans un mouchoir de poche »
De deux n’étant plus vraiment tout proches
Satanisme qui sait ? ça t’anime une rébellion
De se souvenir des « conditions assez clémentes une fois »
La blague n’est pas belge et la bague pas encore passée
Le Cap bêle et moutonne, cabotine à désir
« à chacun d’immortaliser avec la manière ce passage symbolique »
Diabolique pour eux, este Cabo de Hornos
Quand les deux plus près de Punta del Este
Oui délestés des rigueurs du grand Sud
Pas non plus à veranear, n’ayant pas la panoplie pour
Mais la mer était plus plate pour eux quand ils passèrent
Quand de passagères fureurs se réservaient pour les suivants
Mar del Plata pas si loin, de serviette : synonyme
Après les fêtes entrée-plat, le dessert aussi pour ces messieurs
Quand huit à devoir se faire dociles dans un temple furieux
Déjà qu’ils « se débattaient à l’arrière d’un front »
Comme des huîtres maintenant objets de battues, délétères emportements
La porte du Sud se fermant moins favorablement
Et ne pas s’en tenir à ceux d’avant qui ainsi foncent
Ne pas « retenir les excellentes conditions météo »
Les marionnettes émettant au fil que les aires leur tendent
« avant avec une mer maniable et un vent soutenu »
Et la manie détestable pour ceux qui suivent, de n’être pas entendus
De mourir et renaître, mais sous enduit pesant
Sous les Andes à l’heure dite, pour en prendre une de plus
Pour après « une nouvelle régate au contact »
Pour imprimer ce que le ciel voudra bien leur dicter
Quand ils auraient aimé s’écrire une autre trajectoire
Mais la destinée façonne les histoires, édictées selon ses désirs
Or « derrière, les conditions s’annoncent très difficiles »
Est-ce pire ? semonces peu graciles et donc plus virulentes
« Naviguant depuis plus d’une semaine » ensemble, sur des pentes sœurs
Deux femmes se distendent les chemins, l’une « pour échapper »
A une tempête qui aimante l’autre « au plus fort d’une grosse dépression »
Peu amène : « plus de six mètres de vagues »
Bagarre en mer « le long de la barrière des glaces »
Chacun cherchant à s’éviter les casses, peu important l’écart
Les « 400 milles » en littérature de voile, ses parlers
Qui « séparent désormais en latéral les deux navigatrices »
Droite et bissectrice ? la crise pourra faire rage comme en des syllabes voraces
Voire assassines si n’y prêtant pas trop attention
Cynisme des mots mais moins que celui de leurs nuages là-haut
Le heaume est à mettre, devant se faire à la noirceur probable
« ces deux-là vont devoir composer avec des conditions compliquées »
A l’heure où la prose n’est d’aucun secours, dans des trajectoires qui se cousent
en secousses imbriquées
Jean-Marie Loison-Mochon