Tu t’ensorcelles
Face à face
Toi assise, moi voûté
Une passe envoûtante
On vous tend un monde
On vous tente, on sonde
On vous tend un monde, et
En une seconde, lui tourner l’dos
Comme deux fesses rondes qu’on vous tend
Homme elles se rendent, qu’tu crois
Elles se rendent en toi
Toi tu t’tends en elles
Elles oui, tu les crois comme deux ailes
Quand p’t-être elles voient deux « il »
P’t-être que l’corps, la pensée sont deux îles
Ton corps à toi, alors !
Ton corps, une pièce rapportée ?
Dans cette pièce, elle à dos, toi à flot
Dans cette liesse, helado [1]puis tu fonds
A feu et à sang, au bout
De feu et d’sang, tu boues
En elle, en vous
De feu et d’sang elle bout
Mais en elle est-ce pour vous ?
Quand l’feu et l’sang t’rappellent
A feu et à sang tu t’ensorcelles
Tu t’ensorcelles
Tu t’en sors si lentement
Puis t’y r’viens, t’y logeant
A feu et à sang
Plus t’en sors, plus elle te r’prend
Putain d’ressort : qui fuit, qui suit ?
Qui suis-je en elle ?
A feu et à sang j’m’ensorcelle
A feu et à sang tu t’ensorcelles
Tu tends sur ses lignes, un cap
A feu et à sang, tu l’suis
A feu et à sang, tu la traverses
A feu et à sang
Elle t’renvers’ra
[1] Glacé
Jean-Marie Loison-Mochon
A feu et à sang