Sur les paroles d’un surfeur aguerri
J’ai commencé à me dire que…
Comme enserré dans trop de sel et de courant
… que j’étais au fond depuis un peu trop longtemps
Comme en ces rêves quand on se dit…
Quand tout se dilue, qu’on se sait réel mais vaguement
Les vagues m’emportent mais quand je parle d’elles
Je m’y sens mieux par les airs, y glisser comme une voile au vent
Je m’y sens mieux sur leurs ailes, à m’iriser de mouvement
Mais je suis au fond et ça m’hérisse à peine
Suis-je comme en rêve sous l’invincible roulis ?
A comme accepter d’entendre un délicieux chant
A peine perceptible, excepté à ceux qui plongent en eux-mêmes ?
Ma peine est une hélice, un souffle ralenti
Et le râle entêtant du roulis, et l’aura de comme un chant
Elle m’aura la mer, mais aujourd’hui ?
Je mords à l’hameçon de cette petite peine dans les poumons
Par les fonds j’entends parler de cette chanson
Le roulis du mouvement, le goût libre au fond des mots
Au fond de moi j’entends, que depuis un peu trop longtemps
Il est ce petit chant à peine perceptible : est-ce là tout ?
Ce petit charme d’un son, comme au fond d’un puits
Chantent les sirènes : est-ce là mon pouls ?
Mes pieds s’arment au sol, d’une pulsion
D’une impulsion mon corps s’exclame
C’est la clameur d’un souffle en surface
C’est la mer : un souffle en moins j’aurais pu…
Mais d’un souffle en moi j’ai repris la pulsion
A la mer qui bat des vagues sur moi, don d’un ciel changeant
A la mer les battements d’un pouls voire d’un chant
Jean-Marie Loison-Mochon