Sirène(s) - Jean-Marie Loison-Mochon

Sirène(s)

A Gabrielle, que vous retrouvez dans L’incandescence du flou

Sirène, sirène, tu m’serais redoutable

Je sais, je sais, qu’tu m’serrerais

Au fond d’tes bras, j’tablerais sur un redoux

Au long d’tes bras, douceur mais pas redite

Sirène, sirène, redoutable tu palpites

A l’ombre d’tes bras, à n’en pas douter

Redoutable ! un retour de bâton à attendre

Si ma main, je jouais à t’la tendre

Si ta main m’longeait, et que j’plongeais

A ta main j’serais, redoutable palpitation

Je te r’douterais pas pourtant, du palpitant

Oh non j’t’écouterais, géante vénérable

Oh oui j’écouterais, tes chants vulnérables

Et ta voix s’écoul’rait, de toi en moi

De toi à moi comme une fable, séculaire

S’écoul’rait c’t’air que font les vivants fous

S’écoul’rait c’t’air qu’les vivants font, quand

Quand au fond d’bras vulnérables, un nouveau souffle

Quand au fond les yeux s’voilent noirs, de l’abyssal

De la bise à la lisière des souffles

De là s’briserait un dernier ? Souffle

De là s’repriserait l’nouveau ? Souffle

De la prise que f’rais-tu sirène ?

Dans l’abysse me f’rais-tu don d’braise ou d’air ?

De l’âme fris’rais-tu aussi, d’un désir sans fer ?

Dans ces déserts d’abysse

Que ta mélancolie tapisse

Mêl’rais-tu ton élan aux lignes de ma bouche ?

Mêlant nos stupeurs, en touchant nos peurs ?

En m’faisant la fleur d’un peu d’air, au fond

En t’faisant l’effleurement au désert, au long

Au long d’mes lèvres : sirène, sirène

Comme au long d’mes lignes : sirènes, sirènes

Comme des chants profonds, d’voix et d’encre

Comme des chants d’toi, qui s’ancreraient

Homme profane : sirène, j’te verrais femme

Homme ou femme, il s’en créerait

Il s’en créerait des chants profanes, d’instants

Sirène, sirène, comme un drapeau qu’on hisse

Sirène, sirène, comme nos peaux dans les abysses

 

Jean-Marie Loison-Mochon

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