La mer m'est une frontière - Jean-Marie Loison-Mochon

La mer m’est une frontière

« Nous avons bâti sur le sable,

Des cathédrales périssables »

André Gide

 

La mer m’est frontière avec l’horizon

Elle appelle, as if she was a… mermaid

A mes risques et périls, je la suis

Je la laisse envahir mon champ de nuit

Comme une impulsion de sel, dans mon champ de vision

Je me laisse ébahir, c’est l’hymne de l’élan

Qui m’est lent ou turbulent, de va-et-vient

S’essaimant en moi, dans la truculence d’un plat océanique

D’un replat d’après les fosses, servi sur un plateau

Comptine entêtante, du roulis continental

Comptine enivrante, de sable et de sel

Des éboulis de sons, récital berçant

Comme d’un bassin versant ralliant le large

Brassin du rêve, reliant cette infime marge

L’infime image des côtes, de bras se tendant

D’un trait de côte frémissant, comme de seins caressants

Dont l’essence s’imprime, comme de seins caressés

Dont les sens s’imprègnent, de sable et de sel s’enveniment

Je sens venir en moi la musicalité de l’horizon

Sur la côte comme alité à une frontière

Où les fronts d’hier s’abandonnent à l’élan des lendemains

Des landes maintes fois ralliées, par les fontes d’efforts déversés

D’espoirs effrontés, de joies effondrées, or c’est à elle

C’est à elle, la mer, de m’aider à refonder

Une citadelle éphémère de sens, de va-et-vient

C’est à errer qu’il me faut m’affairer

Site aéré, de sable et de sel et de l’idée qu’est partir

Sans chercher à répartir mes forces, mais les disperser

En diverses fortunes, à tous les horizons

Où pourront se déverser mes sens se mêlant à elle

La mer, cet élan mi-maternel mi-féminin

Pleinement dangereuse, dont les sirènes me font de signes de main

Qui me désignent à l’horizon, comme une frontière à tout ou rien

 

Jean-Marie Loison-Mochon

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