La mer m’est une frontière
« Nous avons bâti sur le sable,
Des cathédrales périssables »
André Gide
La mer m’est frontière avec l’horizon
Elle appelle, as if she was a… mermaid
A mes risques et périls, je la suis
Je la laisse envahir mon champ de nuit
Comme une impulsion de sel, dans mon champ de vision
Je me laisse ébahir, c’est l’hymne de l’élan
Qui m’est lent ou turbulent, de va-et-vient
S’essaimant en moi, dans la truculence d’un plat océanique
D’un replat d’après les fosses, servi sur un plateau
Comptine entêtante, du roulis continental
Comptine enivrante, de sable et de sel
Des éboulis de sons, récital berçant
Comme d’un bassin versant ralliant le large
Brassin du rêve, reliant cette infime marge
L’infime image des côtes, de bras se tendant
D’un trait de côte frémissant, comme de seins caressants
Dont l’essence s’imprime, comme de seins caressés
Dont les sens s’imprègnent, de sable et de sel s’enveniment
Je sens venir en moi la musicalité de l’horizon
Sur la côte comme alité à une frontière
Où les fronts d’hier s’abandonnent à l’élan des lendemains
Des landes maintes fois ralliées, par les fontes d’efforts déversés
D’espoirs effrontés, de joies effondrées, or c’est à elle
C’est à elle, la mer, de m’aider à refonder
Une citadelle éphémère de sens, de va-et-vient
C’est à errer qu’il me faut m’affairer
Site aéré, de sable et de sel et de l’idée qu’est partir
Sans chercher à répartir mes forces, mais les disperser
En diverses fortunes, à tous les horizons
Où pourront se déverser mes sens se mêlant à elle
La mer, cet élan mi-maternel mi-féminin
Pleinement dangereuse, dont les sirènes me font de signes de main
Qui me désignent à l’horizon, comme une frontière à tout ou rien
Jean-Marie Loison-Mochon