Façonner la réalité
Il nous parle Fitz Roy
Fissa je revois la Laguna de los tres
Il refait un peu le fil de sa vie
De l’Erebus, d’exploration, d’un feu de vie
Dans des rébus de lignes, moi j’ai bu de l’encre et me suis cherché
Au fond en soi, au loin là-bas,
En haut de l’Erebus ou sous d’arides brumes Antarctique
Au fond n’est-ce pas là un peu la même idée : d’humer le large ?
D’aller chercher à respirer l’infime marge en soi
Dans des ciels sang nuage, d’orage ou magentas
A l’agitation que provoque la question : y aller ?
Invoquer la magie d’un pourquoi pas
Naviguer sur la délicieuse ambition de se dépasser
De poser le pied sur la terre Adélie
Ou à la voile ou à l’hélice, faire deux tours
Faire le tour d’une idée, en lui donnant corps
Car on caresse ainsi mieux la réalité
Mieux encore quand la route n’est pas carrossée
Car ainsi la réalité se façonne comme en rêve
Tout ça en partant d’une pensée,
D’un désir qui l’a hameçonné
Tout ça en parlant de ces sommes d’efforts
Que des femmes, des hommes réunissent
Ceux-là qui savent durer, sous effet de persévérance
Ceux-là qui s’aventurent vers l’inconnu, réunis
Femmes et hommes qui à force de persévérance, réussissent
Jean-Marie Loison-Mochon