Les voix d'Agustina - A feu et à sang - Jean-Marie Loison-Mochon

Et ça lime en moi de la tendresse – Version traduite

J’ai rêvé que… tu étais là

Tu étais ici, sous les airs de la nuit

Mais au bras de qui ? Une autre

Ça me dérangeait, cette vision d’un lit

Ça me dérangea, elle à tes bras, une autre

Ça me dérange encore, maintenant que je m’éveille

Maintenant que je me réveille, ta main tenant son corps

Que crois-tu ? qu’à l’heure d’être absente je cesse ?

Je cesse de penser à toi ? Allons…

C’est au son de l’aube, que je pense à vous

Je pense à toi, je sens ton aura

Tu dérives de mon rêve, au ras de mes pensées

J’ai tes rires là encore, même si

Même si le quai de nous, je l’éloigne

Mais… mon rêve m’empoigne les yeux

Les yeux de l’intérieur, poigne de fer

Je t’espère hier, au loin, mais en rêve

Que puis-je faire, de cet hiver qui revient ?

Je peux seulement te voir, toi qui la tiens

Nus dans le lit, mais calmes

De nous deux, au moins tous les reflets

Mais cette femme sous tes douces mains

Ça me bouscule mais ce n’est pas moi

Que cela me dérange, pas normal ?

Je suis partie, c’est vrai, tu n’es plus mon nord

Mais au final ma fuite ne résout pas mes pensées

Moins encore ce qui découle de mes rêves

Ce rêve m’est une ostentation, m’est une attaque

Car à tes quais de douceur, je la vois

Cette femme dans la douce heure de l’aube, après

Fermer les yeux je voudrais, je voudrais

Mais les yeux fermés je vous verrais quand même

A tutoyer mes rêves et toi sa peau

Parlant, de rivières et fleuves, de toi et moi

Parlant de notre hiver, pas si loin

Ne crois pas ! Que j’en suis pacifiée

Ces jours-ci, chaque fois que je pense à toi

Je voudrais ne plus le voir, le cadavre de nos beaux quais

Et ce rêve, il me coûte et me pèse

Ce rêve, il me coud des braises aux pensées

Comme chaque fois que je vais penser à toi

Ne crois pas ! Que j’en regrette le vestige

Mais en rêve, tout est vertige

Vers toi mon beau, mon rêve il va, comme à retardement

Comme un regard de moi en moi

Comme un cauchemar au matin, un cauchemar

Tu m’énerves, dans ce que m’aiguilla ce rêve

De vous voir, à l’envers de la nuit bientôt

Enduits de la démence du temps

La démence de la montre, du temps posé à côté

A côté de moi aussi, de nos mois… absence

Te voir là sur le dos, elle sur toi

La voir là sur ton beau corps, mon beau

La voir là où ma sueur, mes pudeurs

Là sur toi, où je me suis reposée aussi

Là où j’ai apposé aussi, mes baisers, ma tête

Ça me rend folle, que dans ce rêve tu viennes

Que tu viennes dans ce rêve, comme une vengeance ?

Je sais bien que non, que tu ne veux pas vengeance

Mais mes pensées, peut-être

Dans ce rêve vous parlez

Tu parles, de moi, de toi et moi

Tu parles de la nuit, de toi et moi

De la dernière nuit, entre toi et moi

C’est un thème, crois-moi

Un thème dont je ne veux pas entendre

Je ne veux pas entendre de ce thème ailleurs

Ailleurs que dans nos corps qui se touchèrent

Ailleurs que dans nos bouches qui s’en rappelèrent

Or te voir et elle sur toi, ça m’en râpe l’air

Te voir lui dire, elle t’écoutant

De toi usant de tes souvenirs, de toi et moi

Dans mon rêve, trouves-tu ça amusant ?

Dans mon rêve, ça m’est dévorant, que toi et moi…

Que toi et moi, nous apparaissions dans vos rives

Que toi et moi, apparaissions comme au quai de nous

Mais entre elle et toi, paisibles

Entre elle et toi, comme si toi et moi étions la cible

Elle et toi, homme et femme, sans moi

Elle, t’écoutant après que vous avez couché

Ella, t’écoutant donner de toi et moi

Ella, écroulée sur toi, s’adonnant à t’écouter

Ecouter de toi et moi, de notre dernière nuit

Pourquoi ? de vous voir si près, ça me blesse ?

Pourquoi ? Parles-tu avec elle, de toi et moi ?

Pourquoi ? elle est comme une étrangère !

Ça m’étrangle et j’ai rien à dire, ou…

Si, c’est étrange mais j’aurais à dire

Des sueurs que nous eûmes, une humeur

Des cimes qui nous eurent, mon humeur

Tu n’étais pas mon amour, je crois, mais vos corps…

Ne crois pas ! Que parce que j’ai fui, tu peux ?

Que tu peux faire fuiter tout ?

Tout de nos douceurs, nos sexes

Comme sans pudeur, de nos sueurs ce dernier soir

Tout de cette sueur, de mon sang

Crois-moi Après ce rêve…

Je voudrais être armée, et venir entre vous

Car elle ne peut pas mais moi je vois

A ton visage, je vois, là !

Je vois les nuages de moi, de toi et moi

Je vois ! les ombrages, comme un livre

Et au creux de tes mots, je peux lire

Je peux lire au fond de toi, tous les airs

Ailleurs est ce rêve mais si réel

Que révèle-t-il en moi ? A l’intérieur ?

Que relève-t-il en moi, ce rêve ?

Tu me mets, dans mon sommeil ou est-ce réel ?

Tu me mets à feu et à sang

Est-ce une comète en moi ce rêve ?

Que commets-tu sans le savoir, mon beau ?

Tu parles de nos feux, nos sangs, cette dernière nuit

Dans mon rêve, comme un ultimatum

Tu me reprends tout, ne te rends-tu pas compte ?

Quelle violence, crois-moi…

Mais non… tout cela… c’est mon rêve

Au matin je me réveillerai, me résignerai

Je m’assignerai à penser que c’était un rêve  

Mais je ne peux pas, dès le réveil

Je veux que tu souffres, de mes silences

Je veux que tu saches, de mes douleurs

De la douleur en moi que ça fait, de lire sur ton visage

De lire ces moments, ces émotions

Comme un manteau sur ton visage, la nuit

La nuit entre elle et toi, notre nuit, toi et moi

Dans mon rêve je trouve ça moche et je ne peux pas

Je ne peux rien te dire, je suis furieuse

Je suis furieuse, de lire tout ça de toi et moi

Mais cela, c’est seulement… au réveil

Au matin, cette colère s’estompera

Je ne sais pas, tu parles de moi à elle

Si tu parles de toi et moi, à elle

Tu sais bien non ? que c’est comme nous donner au monde

Tu t’abaisses à nous raturer, je crois

Mais non, au matin, ma colère baissera

Je vois ton visage, ta colère oui c’est vrai mais

Mais aussi les traits de toi pour moi

Ce visage de tendresse, de tristesse

Car à ce petit quart de nuit, le vôtre

A toi et elle, dans mon rêve

De toi à elle, je peux lire

Je peux lire qu’il y a beaucoup pour moi

Beaucoup des airs, de ce que j’ai cassé

Tu me touchas, dans mon rêve

Réalité et rêve : abrasés

Je peux entendrer ce que tu dis de toi et moi

Je peux… oui je peux lire, de moi sur toi

De toi et moi, de moi en toi

Je te sens, à feu et à sang

Comme tu le disais, à feu et à sang

D’un dernier soir de glace

D’un dernier soir de grâce

De glace, de grâce

Du malheur que tu sens

Je te sens, blessé de toi et moi

Mais je te sens au fond aussi,

Je peux le lire, sur tes traits dans mon rêve

Je peux lire, l’aube et l’usure de nous

L’usure de notre nuit, de toi et moi blessure

Et l’aube à tomber sur ton visage

Comme la lune sur moi, la première

De la première à la dernière, je peux lire

Je peux lire, ton visage dans mon rêve

Je te suis, à ras le cœur

Comme elle maintenant, qui se repose sur toi

Comme elle je voudrais être apaisée

Comme elle, j’aimais être posée là

Mais je suis partie, pour le meilleur de moi

Je suis partie, car ce rêve n’est qu’un rêve

Ce visage bien à toi, elle touche à mon passé

Tu touches à mon souvenir, de toi et moi

Parlant de toi et moi, avec elle

Je sens comme une irradiation, dans mon rêve

De mon rêve à la réalité, au matin

Colère et tristesse, de vous alités

Je voudrais que tu souffres, de mon silence

Que tu souffres à ce jeu des distances

Car à ce jeu, je peux lire

A ce jeu je règne, sur ton visage

Je me sens comme du sable, te fuyant

Fuyant tes mains, nos lendemains

Je me sens encore reine, dans mon rêve

De ce que je peux lire dans votre trêve

Mais je me sens comme mise dans l’arène

A feu et à sang, comme un secret en disgrâce

Je sens ton malheur mais l’effet il me…

Cet effet que tu me fais, à te lire

Cet effet me tuméfie, c’est ce que je veux dire

Je ne t’aime pas, mais de nos désirs…

Dans nos désirs, il y avait des airs de plus

Et de nos déserts de nuit, je ne voulais pas

Sur ton visage, lire de ces aires-là

Sur tes carrioles de lignes, paysages

Sur tes visages et leurs mille pages, de là-bas, de là-bas

Entre toi et elle, de toi et moi

Dans mon rêve, je n’aime pas ce paysage

Ça ne me plaît pas, que tu saignes, que je brûle

Mais ça ne me plaît pas non plus, que ton visage signe

Que ton visage dans mon rêve, donne à lire ces traits

Ces lignes à nous, d’intimité à feu à sang

Que nous saignons, brûlons

Que l’on s’émousssait, à feu et à sang

Que moi je saigne, que toi tu brûles

Comme en moi ce feu, comme en toi ce sang

A feu et à sang, c’est comme si tu blessais

A feu et à sang, c’est comme si tu cassais

Même si je sais bien, que c’est plus comme si tu me caressais

Comme si tu caressais notre nuit et nos sens

Comme si tu caressais cette dernière nuit, tout son sens

Mais cher homme, dans mon rêve tout ça m’est trop…

Tout cela, m’est trop difficile à lire

Lire ces choses, ces édifices illusoires en toi

Bâtiments de sens peut-être, mais

De toi et moi, je croyais être la seule

De toi et moi, d’avoir le droit d’en connaître

De voir ces lignes sur ton visage, ton visage

De toi et moi… cela m’est choquant

Je ne sais pas quand mais je te le dirai

Mais non, c’est mon rêve alors

Si tu revenais dans mon rêve, toi ou vos corps

Je crois que ton revenant, je le maudirais

Je crois qu’à ton fantôme, je le dirais

Entre temps, tant que ça n’arrive pas

Je te laisse sur des rives là-bas au loin

Je te laisse mon silence, ma distance

Parce que… au matin

Je peux encore lire, ces lignes, ton visage

Et ça lime en moi de la tendresse

Cela… alimente en moi de la tristesse

Et de la colère aussi, immense

Immense, comme ce texte insensé

Je pense à toi, à toi et moi

Et ça me pince au fond, de cette réalité

Qu’on me pince une fois, dans mon rêve

 

Jean-Marie Loison-Mochon

A feu et à sang

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