Et ça lime en moi de la tendresse – Version traduite
J’ai rêvé que… tu étais là
Tu étais ici, sous les airs de la nuit
Mais au bras de qui ? Une autre
Ça me dérangeait, cette vision d’un lit
Ça me dérangea, elle à tes bras, une autre
Ça me dérange encore, maintenant que je m’éveille
Maintenant que je me réveille, ta main tenant son corps
Que crois-tu ? qu’à l’heure d’être absente je cesse ?
Je cesse de penser à toi ? Allons…
C’est au son de l’aube, que je pense à vous
Je pense à toi, je sens ton aura
Tu dérives de mon rêve, au ras de mes pensées
J’ai tes rires là encore, même si
Même si le quai de nous, je l’éloigne
Mais… mon rêve m’empoigne les yeux
Les yeux de l’intérieur, poigne de fer
Je t’espère hier, au loin, mais en rêve…
Que puis-je faire, de cet hiver qui revient ?
Je peux seulement te voir, toi qui la tiens
Nus dans le lit, mais calmes
De nous deux, au moins tous les reflets
Mais cette femme sous tes douces mains
Ça me bouscule mais ce n’est pas moi
Que cela me dérange, pas normal ?
Je suis partie, c’est vrai, tu n’es plus mon nord
Mais au final ma fuite ne résout pas mes pensées
Moins encore ce qui découle de mes rêves
Ce rêve m’est une ostentation, m’est une attaque
Car à tes quais de douceur, je la vois
Cette femme dans la douce heure de l’aube, après
Fermer les yeux je voudrais, je voudrais
Mais les yeux fermés je vous verrais quand même
A tutoyer mes rêves et toi sa peau
Parlant, de rivières et fleuves, de toi et moi
Parlant de notre hiver, pas si loin
Ne crois pas ! Que j’en suis pacifiée
Ces jours-ci, chaque fois que je pense à toi
Je voudrais ne plus le voir, le cadavre de nos beaux quais
Et ce rêve, il me coûte et me pèse
Ce rêve, il me coud des braises aux pensées
Comme chaque fois que je vais penser à toi
Ne crois pas ! Que j’en regrette le vestige
Mais en rêve, tout est vertige
Vers toi mon beau, mon rêve il va, comme à retardement
Comme un regard de moi en moi
Comme un cauchemar au matin, un cauchemar
Tu m’énerves, dans ce que m’aiguilla ce rêve
De vous voir, à l’envers de la nuit bientôt
Enduits de la démence du temps
La démence de la montre, du temps posé à côté
A côté de moi aussi, de nos mois… absence
Te voir là sur le dos, elle sur toi
La voir là sur ton beau corps, mon beau
La voir là où ma sueur, mes pudeurs
Là sur toi, où je me suis reposée aussi
Là où j’ai apposé aussi, mes baisers, ma tête
Ça me rend folle, que dans ce rêve tu viennes
Que tu viennes dans ce rêve, comme une vengeance ?
Je sais bien que non, que tu ne veux pas vengeance
Mais mes pensées, peut-être…
Dans ce rêve vous parlez
Tu parles, de moi, de toi et moi
Tu parles de la nuit, de toi et moi
De la dernière nuit, entre toi et moi
C’est un thème, crois-moi
Un thème dont je ne veux pas entendre
Je ne veux pas entendre de ce thème ailleurs
Ailleurs que dans nos corps qui se touchèrent
Ailleurs que dans nos bouches qui s’en rappelèrent
Or te voir et elle sur toi, ça m’en râpe l’air
Te voir lui dire, elle t’écoutant
De toi usant de tes souvenirs, de toi et moi
Dans mon rêve, trouves-tu ça amusant ?
Dans mon rêve, ça m’est dévorant, que toi et moi…
Que toi et moi, nous apparaissions dans vos rives
Que toi et moi, apparaissions comme au quai de nous
Mais entre elle et toi, paisibles
Entre elle et toi, comme si toi et moi étions la cible
Elle et toi, homme et femme, sans moi
Elle, t’écoutant après que vous avez couché
Ella, t’écoutant donner de toi et moi
Ella, écroulée sur toi, s’adonnant à t’écouter
Ecouter de toi et moi, de notre dernière nuit
Pourquoi ? de vous voir si près, ça me blesse ?
Pourquoi ? Parles-tu avec elle, de toi et moi ?
Pourquoi ? elle est comme une étrangère !
Ça m’étrangle et j’ai rien à dire, ou…
Si, c’est étrange mais j’aurais à dire
Des sueurs que nous eûmes, une humeur
Des cimes qui nous eurent, mon humeur
Tu n’étais pas mon amour, je crois, mais vos corps…
Ne crois pas ! Que parce que j’ai fui, tu peux ?
Que tu peux faire fuiter tout ?
Tout de nos douceurs, nos sexes
Comme sans pudeur, de nos sueurs ce dernier soir
Tout de cette sueur, de mon sang
Crois-moi Après ce rêve…
Je voudrais être armée, et venir entre vous
Car elle ne peut pas mais moi je vois
A ton visage, je vois, là !
Je vois les nuages de moi, de toi et moi
Je vois ! les ombrages, comme un livre
Et au creux de tes mots, je peux lire
Je peux lire au fond de toi, tous les airs
Ailleurs est ce rêve mais si réel
Que révèle-t-il en moi ? A l’intérieur ?
Que relève-t-il en moi, ce rêve ?
Tu me mets, dans mon sommeil ou est-ce réel ?
Tu me mets à feu et à sang
Est-ce une comète en moi ce rêve ?
Que commets-tu sans le savoir, mon beau ?
Tu parles de nos feux, nos sangs, cette dernière nuit
Dans mon rêve, comme un ultimatum
Tu me reprends tout, ne te rends-tu pas compte ?
Quelle violence, crois-moi…
Mais non… tout cela… c’est mon rêve
Au matin je me réveillerai, me résignerai
Je m’assignerai à penser que c’était un rêve
Mais je ne peux pas, dès le réveil
Je veux que tu souffres, de mes silences
Je veux que tu saches, de mes douleurs
De la douleur en moi que ça fait, de lire sur ton visage
De lire ces moments, ces émotions
Comme un manteau sur ton visage, la nuit
La nuit entre elle et toi, notre nuit, toi et moi
Dans mon rêve je trouve ça moche et je ne peux pas
Je ne peux rien te dire, je suis furieuse
Je suis furieuse, de lire tout ça de toi et moi
Mais cela, c’est seulement… au réveil
Au matin, cette colère s’estompera
Je ne sais pas, tu parles de moi à elle
Si tu parles de toi et moi, à elle
Tu sais bien non ? que c’est comme nous donner au monde
Tu t’abaisses à nous raturer, je crois
Mais non, au matin, ma colère baissera
Je vois ton visage, ta colère oui c’est vrai mais
Mais aussi les traits de toi pour moi
Ce visage de tendresse, de tristesse
Car à ce petit quart de nuit, le vôtre
A toi et elle, dans mon rêve
De toi à elle, je peux lire
Je peux lire qu’il y a beaucoup pour moi
Beaucoup des airs, de ce que j’ai cassé
Tu me touchas, dans mon rêve
Réalité et rêve : abrasés
Je peux entendrer ce que tu dis de toi et moi
Je peux… oui je peux lire, de moi sur toi
De toi et moi, de moi en toi
Je te sens, à feu et à sang
Comme tu le disais, à feu et à sang
D’un dernier soir de glace
D’un dernier soir de grâce
De glace, de grâce
Du malheur que tu sens
Je te sens, blessé de toi et moi
Mais je te sens au fond aussi,
Je peux le lire, sur tes traits dans mon rêve
Je peux lire, l’aube et l’usure de nous
L’usure de notre nuit, de toi et moi blessure
Et l’aube à tomber sur ton visage
Comme la lune sur moi, la première
De la première à la dernière, je peux lire
Je peux lire, ton visage dans mon rêve
Je te suis, à ras le cœur
Comme elle maintenant, qui se repose sur toi
Comme elle je voudrais être apaisée
Comme elle, j’aimais être posée là
Mais je suis partie, pour le meilleur de moi
Je suis partie, car ce rêve n’est qu’un rêve
Ce visage bien à toi, elle touche à mon passé
Tu touches à mon souvenir, de toi et moi
Parlant de toi et moi, avec elle
Je sens comme une irradiation, dans mon rêve
De mon rêve à la réalité, au matin
Colère et tristesse, de vous alités
Je voudrais que tu souffres, de mon silence
Que tu souffres à ce jeu des distances
Car à ce jeu, je peux lire
A ce jeu je règne, sur ton visage
Je me sens comme du sable, te fuyant
Fuyant tes mains, nos lendemains
Je me sens encore reine, dans mon rêve
De ce que je peux lire dans votre trêve
Mais je me sens comme mise dans l’arène
A feu et à sang, comme un secret en disgrâce
Je sens ton malheur mais l’effet il me…
Cet effet que tu me fais, à te lire
Cet effet me tuméfie, c’est ce que je veux dire
Je ne t’aime pas, mais de nos désirs…
Dans nos désirs, il y avait des airs de plus
Et de nos déserts de nuit, je ne voulais pas
Sur ton visage, lire de ces aires-là
Sur tes carrioles de lignes, paysages
Sur tes visages et leurs mille pages, de là-bas, de là-bas
Entre toi et elle, de toi et moi
Dans mon rêve, je n’aime pas ce paysage
Ça ne me plaît pas, que tu saignes, que je brûle
Mais ça ne me plaît pas non plus, que ton visage signe
Que ton visage dans mon rêve, donne à lire ces traits
Ces lignes à nous, d’intimité à feu à sang
Que nous saignons, brûlons
Que l’on s’émousssait, à feu et à sang
Que moi je saigne, que toi tu brûles
Comme en moi ce feu, comme en toi ce sang
A feu et à sang, c’est comme si tu blessais
A feu et à sang, c’est comme si tu cassais
Même si je sais bien, que c’est plus comme si tu me caressais
Comme si tu caressais notre nuit et nos sens
Comme si tu caressais cette dernière nuit, tout son sens
Mais cher homme, dans mon rêve tout ça m’est trop…
Tout cela, m’est trop difficile à lire
Lire ces choses, ces édifices illusoires en toi
Bâtiments de sens peut-être, mais
De toi et moi, je croyais être la seule
De toi et moi, d’avoir le droit d’en connaître
De voir ces lignes sur ton visage, ton visage
De toi et moi… cela m’est choquant
Je ne sais pas quand mais je te le dirai
Mais non, c’est mon rêve alors
Si tu revenais dans mon rêve, toi ou vos corps
Je crois que ton revenant, je le maudirais
Je crois qu’à ton fantôme, je le dirais
Entre temps, tant que ça n’arrive pas
Je te laisse sur des rives là-bas au loin
Je te laisse mon silence, ma distance
Parce que… au matin
Je peux encore lire, ces lignes, ton visage
Et ça lime en moi de la tendresse
Cela… alimente en moi de la tristesse
Et de la colère aussi, immense
Immense, comme ce texte insensé
Je pense à toi, à toi et moi
Et ça me pince au fond, de cette réalité
Qu’on me pince une fois, dans mon rêve
Jean-Marie Loison-Mochon
A feu et à sang
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