Ce jeu du départ
C’est un jeu pour vous peut-être, de partir
Ce jour de départ, en rade de Brest
De ses deux bras, où prendre plein Ouest
Ce jour du départ, vers la ligne d’horizon
A des vitesses de guépard, vers un point illusoire
A des ris, des saillies de vent : félins n’ayant pas peur de l’eau
Pas peur de l’au-delà de la ligne d’horizon
Ce jour de départ, entre Brest et Crozon
Ce jeu vers un point illusoire, comme une poésie qui en parle
Ce feu qui point en vous, en trajectoires bien dosées
Pour le désir d’oser ou la rage à aller
La peau hâlée, vers cette île invisible
En guise de visuel : que le vent et la ligne
En brise ou en brisants, votre habituel
En guise de rituel, départ ou arrivée
Des points sur la carte, trajectoire à consteller
Du loin à cartographier, constellation de course
Sur de vos coques filantes, sous Orion ou l’Ours
D’autres étoiles félines, chasseuses d’horizons
Quand ce jour, entre Brest et Crozon
Vous jouez à ce jeu très sérieux, sobre el mar[1]
Ce jeu qui est d’aller, sur des voies non pavées
Lactées d’écume, des humeurs de l’océan
Là est ce jeu aussi illusoire que censé, au loin
D’aller, vers un point Gallimard ou plus loin :
De revenir à la ligne, pour brandir un dernier point
[1] Sur la mer
Jean-Marie Loison-Mochon